Jawad Bendaoud a présenté "ses excuses à toutes les familles des victimes" des attentats de Paris dans une interview mercredi où on le voit notamment sur une plage, après avoir été relaxé lors de son procès pour avoir logé à Saint-Denis deux membres des commandos du 13-Novembre.
"Il y a beaucoup de personnes qui n'accepteront pas mon pardon, mais je voudrais leur demander pardon (...) Je présente mes excuses à toutes les familles des victimes car même si je n'ai jamais voulu être lié à cette affaire, j'y serai lié toute ma vie", dit-il dans une interview à BFMTV.
Document BFMTV. "Les juges ont fait preuve de courage", témoigne Jawad Bendaoud pic.twitter.com/G9vPZXSnCS
— BFMTV (@BFMTV) 7 mars 2018
"Je ne veux pas qu'on sache où je suis". Lors de son procès en février, il ne s'était pas excusé, expliquant qu'il n'était pas responsable des attentats djihadistes du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts). Dans cette interview, la première depuis la fin de son procès le 15 février, il apparaît notamment sur une plage dans un lieu tenu secret, vêtu d'une veste de survêtement jaune et de lunettes de soleil. "Je ne veux pas qu'on sache où je suis. (...) Je ne veux pas être à Saint-Denis, je veux vraiment être en retrait, j'ai décidé de m'installer au calme", explique-t-il.
Un squat à disposition d'Abaaoud. C'est à Saint-Denis, où il habitait, qu'il avait mis un squat à disposition d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des cerveaux présumés des attentats, et d'un complice, Chakib Akrouh. C'est là que les deux djihadistes sont morts le 18 novembre dans l'assaut des policiers du Raid. "Je suis responsable un peu de ce qui s'est passé pour les habitants de Saint-Denis. Il y a des personnes qui ont été traumatisées, j'ai entendu des témoignages qui m'ont touché. Aller là-bas, leur montrer que je suis libre alors qu'eux-mêmes ne sont pas soignés de leur traumatisme, je ne pourrais pas", explique-t-il.
Sa relaxe a été "un soulagement", "un choc". Revenant sur son attitude au procès où il a été accusé d'avoir "fait un show" et d'avoir choqué des familles de victimes, il dit "comprendre que ça ait énervé" mais explique que "dans ce genre de situation, j'étais innocent et ma seule défense c'était l'attaque". "Je ne devais pas me laisser faire. Ça faisait deux ans que je subissais des lynchages sur internet, dans les médias...", poursuit-il. Sa relaxe a été "un soulagement", une "surprise" et "un choc". "Je venais de passer 27 mois à l'isolement et j'étais pas du tout préparé. Même le soir avant le verdict, je n'étais pas préparé dans ma tête à sortir de prison", raconte-t-il.
"Les juges ont fait preuve de courage". "Je pensais être condamné à 80%. (...) Je pensais l'être parce qu'il y a l'opinion publique. Les juges, comme l'a dit mon avocat, ont fait preuve de courage. Ils ont été impartiaux". Après deux ans d'"enfer", il espère désormais un avenir "calme, sans vague, avec (son) fils": "J'essaie de me remettre dans le bain, comme si j'étais en apnée jusqu'à maintenant et que je sortais enfin de l'eau".