Ils sont des centaines à avoir répondu à l'appel de la confédération paysanne pour vendre leur miel place de la République à Paris. Ce jeudi, les apiculteurs se mobilisent pour alerter sur leur situation. Cette année, une partie de leur production leur reste sur les bras, la faute à l'inflation qui a détourné les consommateurs des miels français au profit des miels étrangers.
Le miel français bien plus cher que le miel d'import
À l’heure de la mise en pot de son miel de 2023, l’apiculteur Alexandre Paquet scrute ses fûts d’invendus. "Je n'ai pas réussi à écouler tout mon stock cette année. Pour la première fois, j'ai appelé deux grossistes pour vendre mon miel en gros. Le truc, c'est que leurs stocks sont pleins, car ils ont acheté, soit à leurs clients français qu'ils avaient déjà, ou soit ils ont acheté du miel d'import. Donc on se retrouve avec le miel qui est là dans les fûts et on n'en fait rien", regrette-t-il au micro d'Europe 1.
Il faut dire que face au miel français, la concurrence internationale est rude. Le miel d'import, parfois venu d'Ukraine ou de Chine, est moins qualitatif, mais coûte jusqu'à huit fois moins cher que le miel fait en France. Résultat, les pertes d'Alexandre et de nombreux autres de ses collègues, pourraient tourner autour de 30%. Et même peut-être encore plus pour les producteurs comme Alexandre qui ne font pas les marchés et destinent plutôt leur miel aux marques et à la grande distribution, face à la concurrence étrangère.
Le soutien de l'État demandé
"Il faut bien évidemment que le protectionnisme se mette en place au niveau de nos frontières. Mais à partir du moment où les consommateurs achèteront Français, on ira vers le mieux sur le moyen long terme. En revanche, sur le court terme, il faut subventionner, dans cette période de crise, les apiculteurs", alerte Philippe Le Duff, producteur et négociant. Et parmi les mesures d’urgence espérées : l’allègement des charges et cotisations sociales pour cette année si exceptionnelle.