«Je n'ai plus confiance maintenant» : après l'accident d'un car scolaire en Eure-et-Loir, parents et élèves sont sous le choc
Guillaume Dominguez
Ce jeudi, l'heure était au recueillement devant le lycée Émile Zola. Après l'accident de car scolaire faisant un mort et une vingtaine de blessés, les parents et élèves ont encore du mal à réaliser. La colère et le choc sont aussi très présents. "Je n'ai plus confiance maintenant", confie un élève sur la possibilité de reprendre le bus.
Le conducteur du car scolaire qui s'est renversé en Eure-et-Loir est toujours en garde à vue ce soir. Un premier test salivaire réalisé sur cet homme de 26 ans s'est révélé positif aux stupéfiants. Les analyses sanguines doivent encore confirmer ce diagnostic. Du côté des élèves et des parents, le choc est encore fort.
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"Je n'ai plus confiance maintenant"
Une lycéenne de quinze ans est décédée dans cet accident de la route survenu ce matin entre Châteaudun et Pithiviers. 20 autres élèves sont blessés. L'adolescente qui a perdu la vie était scolarisée au lycée Émile Zola de Châteaudun. L'heure était au recueillement ce jeudi, devant l'établissement.
Loin des habituels éclats de rire des sorties de classe, les au revoir sont discrets. Certains se prennent dans les bras. Eliott et Thomas attendent sur le parking l'arrivée de leurs parents. L'annonce de la mort de Johanna a bouleversé l'établissement. Ils étaient en classe quand ils ont appris que l'un de leurs amis était dans ce bus. Eliott semble avoir du mal à réaliser.
"On a pu voir l'état de son visage, tout ça. Il était gravement blessé. Il avait de la terre, du sang sur le visage. Et puis surtout, ça a beaucoup tourné pendant la récréation. Quand j'ai vu le bus accidenté, je me suis dit que c'était quelque chose de fou", raconte Eliott.
De son côté, Thomas est en colère : "Ce n'est pas normal que ce soient ces personnes-là qui nous conduisent et qui veillent sur notre sécurité tous les jours. Ce sont les personnes qui nous amènent au lycée tous les jours. C'est vraiment choquant. Ça me donne presque plus envie de prendre le bus. Je n'ai plus confiance maintenant".
Les parents sont également sous le choc
Aucun élève ne prendra le bus pour rentrer chez lui ce jeudi. Tous les parents sont venus chercher leurs enfants devant le lycée, comme Aude venue pour sa fille en classe de seconde. Cette maman affirme que l'idée qu'un chauffeur puisse être positif aux stupéfiants est insupportable.
"C'est grave parce que finalement, on se dit soit il l'a pris (la drogue, ndlr), soit ils peuvent picoler. Il faudrait comme un éthylotest pour stupéfiants. Ça éviterait les accidents, que nos enfants arrivent au collège, à l'école, en vie".
Sur le secteur de Châteaudun, ce sont au total 4.000 élèves qui prennent les ramassages scolaires tous les jours. Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, promet davantage de contrôle des chauffeurs de bus en matière de stupéfiants.