Bordeaux 1:27
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Stéphane Place / Crédit photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP , modifié à
Alors que l'insécurité ne cesse de progresser à Bordeaux, le maire écologiste de la ville, Pierre Hurmic, qui a toujours refusé d'armer ses municipaux, demande à Bruno Retailleau une compagnie de CRS à demeure. En attendant, le quotidien des Bordelais se dégrade un peu plus chaque jour, à cause des trafiquants, des drogués et des délinquants. 

À peine nommé, le ministre de l’Intérieur a reçu un courrier du maire de Bordeaux. L’écologiste Pierre Hurmic réclame à Bruno Retailleau l’affectation à demeure d’une compagnie de CRS dans sa ville. Demande que l’élu avait déjà faite, sans succès, à son prédécesseur Gérald Darmanin. La municipalité bordelaise explique que les crimes et délits ont fortement augmenté de 2016 à 2019, avant de connaître une baisse conjoncturelle durant la période du confinement.

"Depuis 2021, si nous n’avons heureusement jamais retrouvé le niveau alarmant de 2019, je déplore une stagnation des crimes et délits", insiste Pierre Hurmic dans cette lettre adressée place Beauvau. Une compagnie de CRS à demeure pour effectuer notamment "des missions de présence dissuasive dans les quartiers les plus exposés aux agressions et vols violents ainsi qu’au trafic de stupéfiants", souligne le maire.

"Je n'arrive plus à sortir"

Plutôt tranquille pendant des années, Bordeaux n'est plus épargnée par la progression de la délinquance qui touche les grandes villes. Vivant depuis 2001 dans la capitale girondine, ce sexagénaire a constaté des changements. "On ne voyait pas les points de deal avant. Mais maintenant, quand on va à la Victoire ou à Saint-Michel, les rabatteurs nous appellent pour vendre. Avant, c'était plus discret", déplore-t-il au micro d'Europe 1. De son côté, Malika, tirant son chariot de courses, confie avoir revu ses habitudes. "À Bordeaux, on pouvait sortir tard le soir. Maintenant, je n'arrive plus à sortir et je ne sors plus", admet-elle.

Pour Annie, qui habite dans le quartier jouxtant la gare Saint-Jean, "il y a une insécurité montante liée au post-confinement. Il y a plein de gens qui ne vont pas bien et je pense qu'il y a des consommations de substances et d'alcool".

"Et puis, il y a plein de gens qui n'ont plus rien à manger ou même sans logement. Mais cela n'excuse pas de sauter sur les autres. Les derniers trams, à une heure du matin, on ne se fait pas assassiner à chaque fois, mais je veux dire qu'on se fait emmerder. Moi ça me fait peur", déplore-t-elle au micro d'Europe 1.

Pour le syndicat Unité Police en Gironde, il faudra 150 fonctionnaires supplémentaires à Bordeaux. Une ville qui a renforcé depuis quatre ans son dispositif de vidéoprotection qui compte aujourd'hui 200 caméras.