L’épidémie de coronavirus se propage. Et avec elle, les amalgames et le racisme. Alors que la pneumonie virale atteint désormais un bilan de plus de 100 morts et 4.000 contaminations, la panique gagne les pays du monde et engendre des comportements lourds de préjugés. En France, les personnes d’origine asiatique ont donc dénoncé sur les réseaux sociaux les amalgames dont elles sont victimes depuis le début de l’épidémie. Sur Twitter, avec le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus, les témoignages affluent entre regards de travers, insultes dans les transports en commun et blagues de mauvais goût.
Le cri de colère vient d'une internaute souhaitant rester anonyme. Un hashtag pour "contrer la puanteur raciste ambiante", explique-t-elle dans un long poste relayé sur Twitter. "Il y a un processus de racialisation sur ce virus", dénonce-t-elle. "On sait très bien qu'un virus n'a pas de nationalité."
Merci d'arrêter ce racisme ordinaire envers les asiatiques#JeNeSuisPasUnVirushttps://t.co/d3jRhaQK9r
— Michael (@michael_tnr) January 27, 2020
Insultes, exclusion, blagues douteuses
Le mot clé est en top des tendances sur le réseau social. Et les témoignages se multiplient. Mise à l'écart dans les transports, refus d'être servi par une personne d'origine asiatique, insultes et humiliations, la crainte du virus déchaîne les préjugés racistes, dans la vraie vie comme sur les réseaux sociaux.
Il y en a va sérieusement falloir qu'ils se calment #JeNeSuisPasUnViruspic.twitter.com/BNguqqOVd8
— Taha (@MTGphotographe) January 28, 2020
Un homme très âgé et asiat monte dans le métro et cherche une place. Un jeune en costume hurle «il s’approche de moi, ce con !» le vieux baisse la tête, une jeune chinoise monte aussi et le gars lui gueule « jme barre de cte rame de merde». J’pleure de colère.#JeNeSuisPasUnVirus
— madeleine Rispe (@madeleine_rispe) January 28, 2020
Des préjugés dans les médias
Le journal de presse quotidienne régional le Courrier Picard a également provoqué un tollé sur les réseaux sociaux après avoir titré sa une sur le coronavirus par "L'alerte jaune". À l'intérieur du numéro, l'éditorial était également intitulé "Le péril jaune".
Quand on voit la une de ce journal, on comprend le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus et le racisme anti-asiatique qu'il dénonce. Franchement, @CourrierPicard , vous n'avez pas honte ? pic.twitter.com/JTJ78IZqDJ
— Mickaël Wilmart (@MickaelWilmart) January 28, 2020
Les termes "jaune" et "péril" sont des références aux clichés racistes qui visent la communauté asiatique depuis plusieurs générations. Le jaune pour la couleur supposée de la peau, et le péril renvoie au fantasme d'une invasion massive venue d'Asie. Le quotidien a fini par s'excuser en avouant que son titre "n'était pas approprié".