Quitter le quartier, déménager loin de la violence et de la peur qui les tenaillent, c'est désormais l'obsession de nombre d'habitants du quartier du Blosne à Rennes. Samedi, pendant plus d'une heure, des bandes rivales se sont affrontées à l'arme automatique, en pleine rue, sur fond de trafic de drogue. Un traumatisme pour les riverains rencontrés par Europe 1.
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"On aurait dit la guerre"
"Ils étaient tous cagoulés, ils tiraient partout." Maria Elena n'en revient toujours pas. De sa fenêtre, elle a tout vu et surtout tout entendu. Des cris, des rafales pendant plus d'une heure. "J'ai eu très peur. On aurait dit la guerre, c'est incroyable", raconte-t-elle. Par peur des représailles, Maria Elena n'a pas appelé la police.
Dans ce quartier, gangréné par le trafic de stupéfiants, un cap a été franchi avec cette fusillade ultra-violente. La fusillade de trop pour ces habitants qui cherchent désormais à déménager. "Ça y est, on a fait la demande. C'est un peu une partie de notre vie qui va s'en aller mais on ne peut pas rester. Des dealers ont envahi l'appartement en dessous de chez nous, on ne dormait plus... Ils font leur trafic jour et nuit, 7j/7, c'était infernal", témoigne cette habitante.
32 douilles de différents calibres retrouvées
Une autre riveraine rencontrée par Europe 1 souhaite également déménager au plus vite. "Je ne veux pas rester ici, ce qui est arrivé dernièrement, ça fait peur", glisse-t-elle. Une fusillade qui a laissé des traces : une vingtaine d'impacts de balles ont été comptées sur les entrées d'immeubles, parfois même dans des appartements. Les enquêteurs ont aussi retrouvé 32 douilles de différents calibres, des armes de guerre pour la plupart.