Le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a asséné un nouveau coup de semonce sur les conséquences du réchauffement climatique. Les experts mandatés par l'ONU ont rendu un rapport alarmant et alarmiste. Selon eux, limiter le réchauffement à 1,5 degré demandera "une transition rapide et de grande portée".
L'accord de Paris "était intéressant" mais... "Nous ne sommes pas sur une bonne trajectoire. Nous sommes plutôt à contresens en termes de lutte contre le réchauffement climatique", juge le climatologue et vice-président du Giec, Jean Jouzel, au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1.
Climat : prenez 1 minute pour découvrir le rapport choc de l'ONU :
D'après lui, l'accord de Paris signé lors de la COP21 "était intéressant par son universalité et ses objectifs" : "Les objectifs affichés étaient de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, voire 1,5 degré, mais la réalité, c'est que nous ne sommes pas sur ces trajectoires." "Même si les engagements des pays étaient respectés, nous irions plutôt vers 3 degrés, 3,5 degrés à la fin du siècle", lâche-t-il.
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"Les émissions, qui devraient diminuer chaque année, ont augmenté entre 2016 et 2017". "La France s'est dotée d'une loi, une loi sur la transition énergétique, qui a priori est en phase avec les objectifs de la COP21", poursuit-il. Sauf qu'"entre le texte de cette loi et la réalité", il y a une différence. "Les émissions, qui devraient diminuer chaque année, ont augmenté entre 2016 et 2017. C'est vrai pour la France, c'est vrai pour l'Europe, c'est vrai au niveau planétaire", insiste Jean Jouzel. Il confie toutefois avoir "le sentiment, en tout cas en France, qu'il y a eu une prise de conscience après cet été caniculaire, ou en tout cas assez chaud. Mais cette prise de conscience n'est pas un gage suffisant pour un passage à l'action."
"Il faut prendre des mesures tout de suite". "Si on veut limiter à 1,5 degré, il faut diviser par deux nos émissions entre 2020 et 2030", précise-t-il, tout en reconnaissant que "c'est énorme, extrêmement rapide et important". "Il faut prendre des mesure tout de suite si on veut éviter toutes ces amplifications des phénomènes extrêmes", conclut-il.