C'est un retour fascinant et un peu inquiétant pour les agriculteurs. Pour la première fois depuis un siècle, des loups ont été repérés dans les monts d'Arrée, dans le Finistère. Marie, une habitante de la région, en est sûre : elle a vu un loup à Berrien. "C'était en soirée, il marchait très calmement. Il avait la peau un peu grise et la queue basse", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
"Tout le monde était assez septique" au début
Et si la présence du prédateur en Bretagne peut surprendre, elle est devenue très concrète dans la vie des riverains. À une trentaine de kilomètres du village breton, le loup s'est manifesté en laissant une dizaine de carcasses de brebis dans son sillage. "Au début, tout le monde était assez sceptique" de l'hypothèse de la présence du loup en Bretagne, explique Jean-Yves Crenn, le maire de Lopérec.
Pourtant, en se plongeant dans les archives de la ville, "j'ai trouvé qu'il y avait eu des attaques de loups sur des moutons à la fin du 19e siècle. Cela veut dire que dans la région il y a une centaine d'années, c'était assez fréquent de rencontrer des loups", conclut-il.
S'adapter à sa présence
Mais le retour du loup dans les parages provoque un vent de panique chez les agriculteurs du coin. "Certains éleveurs dorment très mal. Ils sont terrorisés à l'idée de trouver des cadavres le lendemain matin", alerte le représentant de la Fédération nationale ovine dans le Finistère, Gilles Morvan.
"J'espère qu'on pourra cohabiter parce que si on ne peut pas cohabiter, c'est le loup qui gagne. De gros élevages de semi-plein air ne sont pas du tout adaptés à l'arrivée d'un grand prédateur", s'alarme l'éleveur. Alors, pour préparer l'avenir et réduire la menace, un plan loup serait en préparation dans les services de l'État. Une réunion devrait être programmée en décembre pour réunir l'ensemble des parties concernées.