JO Paris 2024 : levée du préavis de grève dans les aéroports parisiens après un accord sur une prime

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avec AFP / Crédits photo : Miguel MEDINA / AFP , modifié à
Les syndicats du gestionnaire des aéroports parisiens ADP ont levé leur préavis de grève pour mercredi. Un accord a été trouvé avec la direction sur le versement d'une prime liée aux Jeux olympiques de Paris.

À 10 jours des Jeux olympiques dont les aéroports parisiens sont l'une des principales portes d'entrée, les syndicats de leur gestionnaire ADP ont levé mardi un préavis de grève après un accord sur une prime liée à la manifestation sportive. "Un accord majoritaire a été conclu aujourd'hui (mardi) 16 juillet entre trois organisations syndicales représentatives et la direction d'ADP SA. En conséquence de cet accord, le préavis de grève du (mercredi) 17 juillet est levé", a indiqué la direction dans un communiqué.

"On lève le préavis de grève, il y a un accord majoritaire" parmi les syndicats qui avaient déposé ce préavis, a confirmé à l'AFP le secrétaire général du syndicat CFDT d'ADP, Rachid Eddaidj. "Trois syndicats ont signé l'accord", soit la CFDT, la CFE-CGC et la CGT, a précisé à l'AFP le secrétaire général de cette dernière organisation chez ADP, Daniel Bertone.

"Versement d'une prime uniforme pour chacun des collaborateurs"

Selon la direction, "cet accord prévoit le versement d'une prime uniforme pour chacun des collaborateurs d'ADP SA", l'une des revendications des syndicats. Cette prime "de 300 euros sera versée à l'ensemble des salariés au mois de septembre, sans distinction de catégorie", a détaillé Daniel Bertone, pour qui cela "répond à notre demande de prime homogène" même "si le montant aurait pu être meilleur".

En outre, "des primes particulières sont prévues pour les collaborateurs volontaires à l'accueil des délégations olympiques et la gestion de leurs bagages, ainsi que pour les collaborateurs opérationnels sur tableau de service", a rappelé ADP, contrôlé à 50,6% par l'Etat français.

Dans leur préavis déposé le 8 juillet, les syndicats dénonçaient une "dégradation des conditions de travail" et réclamaient notamment une "gratification pour l'ensemble du personnel" et un plan d'embauche "massif" de 1.000 postes. La direction s'est engagée à "poursuivre les discussions au mois de septembre" sur les effectifs, a ajouté Daniel Bertone. L'entreprise, après les avoir réduits au pire de la crise du Covid-19, a réembauché mais en augmentant la proportion de cadres aux dépens des postes opérationnels, selon lui.

Le volume de voyageurs ne devrait pas croître significativement cet été

Les syndicats avaient lancé ce mouvement social à 10 jours de l'ouverture des JO et en pleine période de pointe estivale, quand les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly voient transiter quelque 350.000 passagers par jour. Avant la levée du préavis, le Groupe ADP s'était voulu rassurant quant aux effets de la grève sur le trafic, affirmant qu'elle ne devait "pas entraîner d'annulations de vols". Les salariés d'ADP avaient déjà été appelés à la grève le 19 mai. Le mouvement n'avait pas provoqué de perturbations majeures.

ADP ne s'attend pas à voir les volumes de voyageurs croître significativement à l'occasion des Jeux, d'autant plus que des professionnels du secteur, comme Air France, ont noté un phénomène d'"évitement" de Paris cet été par une partie des touristes. Mais le gestionnaire a pris des mesures pour garantir l'accueil des athlètes, avec des parcours spécifiques et des infrastructures éphémères, capables de traiter de gros volumes de bagages hors format (vélos, perches, kayaks...).

ADP, un bénéfice pour la deuxième année de suite

Après avoir plongé dans le rouge en raison de la crise sanitaire en 2020 et 2021, ADP a engrangé en 2023 un bénéfice pour la deuxième année de suite, à 631 millions d'euros, en nette hausse (+22,2%) par rapport à 2022. Le groupe est actuellement plongé dans l'incertitude, car son PDG Augustin de Romanet n'a pas été reconduit par le gouvernement français sortant. Assurant son propre intérim pendant les Jeux, Augustin de Romanet a prévu de quitter son poste au plus tard le 31 décembre.

Son successeur sera nommé par le président Emmanuel Macron mais devra être auditionné en commission par les deux chambres du Parlement, avant de voir sa nomination avalisée en Conseil des ministres, autant d'étapes compliquées par la situation politique actuelle. Des salariés de plusieurs secteurs ou entreprises publiques se sont mobilisés avec succès ces derniers mois pour obtenir des primes en vue des JO, notamment à la RATP et la SNCF.