Va-t-il continuer à les incriminer ou faire une nouvelle fois volte-face ? Soupçonné d'avoir tué sa femme Alexia, Jonathann Daval est confronté vendredi à sa belle-famille qu'il accuse désormais du meurtre, un moment clé qui pourrait être l'occasion d'un énième rebondissement.
Quatre confrontations. Pour la deuxième fois en huit jours, après un interrogatoire sur le fond, l'informaticien de 34 ans, en prison depuis fin janvier, se retrouvera dans le cabinet du juge d'instruction Rodolphe Uguen-Laithier, au tribunal de Besançon. Cette fois, ce sera en présence tour à tour de son beau-frère, Grégory Gay, de la sœur d'Alexia, Stéphanie Gay, puis de ses beaux-parents, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot.
Ces quatre confrontations distinctes qui débuteront autour de 9 heures et dureront au moins une demi-heure chacune, en présence des avocats des uns et des autres, sont "pour lui sa dernière chance de dire toute la vérité", estime Me Gilles-Jean Portejoie, conseil de la sœur et du beau-frère d'Alexia.
De veuf éploré... Quand il signale la "disparition" de sa femme fin octobre 2017, Jonathann Daval commence par pleurer à chaudes larmes sur l'épaule de ses beaux-parents. Ses pleurs redoublent d'intensité quand le corps d'Alexia est retrouvé deux jours plus tard en partie brûlé dans un bois, non loin de leur maison de Gray-la-Ville, en Haute-Saône.
... à meurtrier. Mais fin janvier, les enquêteurs acquièrent la conviction que l'employée de banque de 29 ans n'est en fait jamais partie faire son footing. Face aux "éléments accablants" qu'ils ont réuni, notamment l'utilisation dans la nuit de sa voiture professionnelle, Jonathann est arrêté et avoue en garde à vue l'avoir étranglée lors d'une dispute.
Un "pacte secret" avec sa belle-famille ? En juin, il revient sur ses aveux, accusant sa belle-famille d'avoir conclu un "pacte secret" pour couvrir Grégory Gay qu'il accuse désormais d'avoir commis le meurtre, lors d'une "crise" de sa femme au domicile de ses beaux-parents. Des accusations maintenues la semaine passée lors de son interrogatoire de plus de quatre heures par le juge Uguen-Laithier. Nullement inquiétés par la justice depuis, les époux Fouillot et Gay demeurent parties civiles, et c'est à ce titre qu'ils ont réclamé les confrontations avec Jonathann Daval.
Peut-être des réponses supplémentaires. Les échanges pourraient également apporter quelques réponses sur les zones d'ombre du dossier. Pourquoi Alexia portait-elle des traces de coups au visage, outre la strangulation ? Qui a tenté de brûler son corps ? L'auteur du meurtre a-t-il bénéficié d'une complicité, notamment pour déplacer le cadavre ? Le meurtre était-il prémédité ? Dans une enquête qui compte déjà 42 expertises, un transport sur les lieux de la découverte du corps est désormais souhaité par les parties.