À partir d’aujourd’hui, la planète vit à crédit. Ce 28 juillet, marque en effet le jour du dépassement en 2022. Il est mesuré, chaque année, par l’ONG Global Footprint Network. Nous avons consommé toutes les ressources que la planète régénère en une année, et nous grignotons, pour les jours qu’ils nous restent, nos réserves en eau, en sol, en forêt, en stockage de carbone, etc. Nous consommerons, cette année, l’équivalent d’1,75 fois ce que produit naturellement la Terre.
Diviser par deux la consommation de viande nous fait gagner 17 jours
Cette date du jour du dépassement ne cesse d’avancer. En 1970, elle survenait le 29 décembre. L’humanité était alors presque "à l'équilibre". Mais dans les années 2000, elle arrivait en septembre. En 2021, elle s’est arrêtée le 9 juillet. Il existe, pourtant, des solutions pour faire reculer ce jour du dépassement.
Puisque ce jour est en effet calculé sur la quantité d’espaces naturels exploités, il suffit, par exemple, de consommer moins de viande.
"Par une réduction de moitié de la consommation de viande au niveau mondial, il y a la possibilité de faire reculer de 17 jours la date du jour de dépassement", explique Pierre Cannet, porte-parole du WWF France qui travaille aux côtés du Global Footprint Network pour calculer de jour du dépassement.
"Notre consommation de viande repose sur beaucoup de ressources. Par exemple, un Européen consomme 61 kilos de soja par an. Et 80% de ce soja est consommé pour nourrir les bêtes."
Diviser par deux le gaspillage alimentaire permet de récupérer 13 jours
Diviser par deux le gaspillage alimentaire, qui représente 40% de la nourriture produite chaque année, nous ferait ainsi gagner 13 jours. Et décarboner la moitié de l’électricité nous avancerait de 42 jours. Parce qu’à partir de ce 28 juillet, la terre n’absorbe plus le CO2 que l’on émet à travers les énergies fossiles. Les écosystèmes sont d’ailleurs saturés en grande partie à cause de ça.
"Ces énergies fossiles non absorbées finissent directement dans l’atmosphère, reprend Pierre Cannet, et correspondent à ce que l'on appelle le dérèglement climatique". "D'ici à 30 ans, cela signifie que nous atteindrons des points de non-retour, des basculements vis-à-vis des sécheresses, vagues de chaleur, incendie...", poursuit-il.
Il est encore possible de changer
"Il n'y a pas de fatalité parce qu'il est encore possible de changer à travers des changements de systèmes agricoles et alimentaires, à travers une décarbonation des transports, des logements… Aussi bien au niveau français, qu’au niveau européen et dans les négociations internationales."
Les pays riches ne sont pas en reste face à ce défi. Ils doivent fournir une grande partie de l'effort puisque leur responsabilité est importante dans la précocité de cette date. En effet, si, par exemple, le monde vivait comme les Français, nous atteindrions ce jour du dépassement le 5 mai pour l’année 2022.