Des milliers de manifestants se sont rassemblés à Marseille, comme dans d'autres villes de France, avec un seul mot d'ordre : augmentation des salaires. Ces Français, exsangues financièrement, demandent, tout simplement, un petit peu d'air puisque leur salaire ne leur permet plus de faire face au coût de la vie qui augmente inexorablement.
C'est le cas de Stéphane, cuisinier pour une collectivité territoriale. "Ça fait 8 ans que je suis chef de cuisine. Je suis payé au SMIC. La manière dont je suis payé ne correspond pas avec ce que j'encaisse (comme charge de travail). En quelques jours, il y a eu plus de 10 centimes d'augmentation sur le gazole. Tout augmente, donc ça devient quand même compliqué. Tout est cher, la vie est chère. On ne vit pas, on survit. Changer de voiture, c'est compliqué. Faire un crédit immobilier, c'est très compliqué, donc il faut que les gens là-haut se réveillent", raconte-t-il, exaspéré.
Des revendications au-delà des salaires
On ressent beaucoup de colère et de lassitude à la fois dans ce cortège fort de 3.000 personnes environ. On croise bien à la fois des soignants, des dockers, des postiers, des retraités, des enseignants surtout, qui poussent les revendications au-delà de la question des salaires. A l'image de Maloura qui est professeur d'histoire en zone d'éducation prioritaire : "Le service d'éducation va très, très mal. Ça fait cinq ans qu'il est attaqué, démembré. On manque de moyens humains. Ma pancarte 'Salaires moyens = mépris' dénonce le fait qu'on n'est pas respecté par un ministre (Jean-Michel Blanquer). C'est en train de s'écrouler. Il y a de moins en moins de profs, de plus en plus de vacataires très mal payés. Il manque énormément de postes. Nous, on a l'impression que le service public d'éducation est en train de s'écrouler", a-t-elle dénoncé, tirant ainsi la sonnette d'alarme.
A l'image de cette enseignante, beaucoup ici s'inquiètent plus généralement de l'avenir de l'ensemble des services publics.