Le député Les Républicains Henri Guaino est jugé jeudi en appel à Paris pour ses attaques en 2013 contre le juge d'instruction Jean-Michel Gentil. Ces faits étaient intervenus après la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt.
Relaxé en novembre dernier. Henri Guaino avait été relaxé en première instance en novembre. Le tribunal avait en effet estimé que, s'agissant de propos tenus par un parlementaire sur un sujet d'intérêt général, les limites admissibles de la liberté d'expression n'avaient pas été dépassées. Le parquet, qui avait requis une amende "de l'ordre de 3.000 euros" contre le député des Yvelines, avait fait appel de la relaxe. Le député était poursuivi pour outrage à magistrat et discrédit jeté sur une décision de justice. Le juge Gentil lui réclamait par ailleurs 100.000 euros de dommages et intérêts.
"Déshonoré la justice". Au lendemain de la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse au préjudice de la milliardaire Liliane Bettencourt en 2013, son ancien conseiller à l'Elysée avait multiplié dans les médias les attaques contre le juge. Il l'avait accusé notamment d'avoir "déshonoré la justice". L'ex-président a finalement bénéficié d'un non-lieu dans l'affaire Bettencourt, Henri Guaino estimant qu'en la matière "l'histoire (lui) a donné raison".
Le soutien de 107 parlementaires. Et, dans un clin d’œil, il s'était félicité d'une décision qui "honore la justice", remerciant le tribunal d'avoir "reconnu la liberté d'expression des parlementaires, qui est un élément absolument essentiel du bon fonctionnement d'une démocratie". Le député avait bénéficié du soutien de 107 parlementaires qui avaient repris sa position dans une lettre ouverte, et n'ont quant à eux pas été poursuivis.