Il y avait 30.000 personnes à Nice sur la Promenade des Anglais, le soir du 14 juillet. Si nombre d’entre elles n’ont pas été physiquement touchées par le camion, la blessure psychologique reste profonde. "Les victimes blessées psychologiquement sont des victimes qui seront indemnisées, il n’y aura aucun doute là-dessus", a annoncé lundi Juliette Méadel, secrétaire d’Etat chargée de l’Aide aux victimes, au micro de la matinale d'Europe 1.
"Réelle souffrance". "Il est naturellement attendu qu’elles aient été sur le trajet du camion. Si l’on reconnaît que 30.000 personnes, même à deux kilomètres du camion, ont été victimes, c’est dévaloriser celui qui a une réelle souffrance", a -t-elle cependant souligné, tout en affirmant n'avoir "aucun doute" sur le fait "que personne ne cherchera à frauder". Pour Juliette Méadel, le "statut" de victime, réclamé notamment par Nicolas Sarkozy, "n'est pas nécessaire". "Le droit est là pour faire ce qu’il faut, il y a un fond", explique l'ancienne porte-parole du PS pour qui il faut agir au cas par cas. "Un statut monolithique, ce n’est pas nécessaire", a-t-elle encore réaffirmé.
"Il n’y a jamais deux attentats qui se ressemblent". C’est pour les mêmes raisons que la secrétaire d'Etat ne souhaite pas la mise en place définitive d'"une journée unique" dédiée à la commémoration des victimes du terrorisme. Selon elle, cela "ne répond pas aux besoins des victimes. Il n’y a jamais deux victimes qui se ressemblent, il n’y a jamais deux attentats qui se ressemblent, il n’y a jamais deux drames qui se ressemblent".
Réparer son "petit moteur". "Tout ce qui peut permettre la reconnaissance de l’Etat, la reconnaissance de la République, la reconnaissance de la puissance publique est bon à prendre", souligne néanmoins la responsable politique. "La question n'est pas : est-ce que l’Etat peut tout. L’Etat fait tout ce qu’il faut pour que chacun puisse progressivement retrouver le goût de vivre, pour que chacun puisse progressivement réparer son petit moteur".