Des cages en fer alignées à perte de vue dans un immense entrepôt, et à l’intérieur, plus de 8.000 lapins entassés les uns sur les autres… L’association de protection animale L214 a publié mardi une nouvelle enquête, cette fois sur les conditions d’élevage des lapins en France. Comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises par le passé, l’association a placé des caméras dans un élevage intensif qui se trouve sur la commune de Nueil-les-Aubiers, dans les Deux-Sèvres.
Dans cet élevage, quelque 500 mères reproductives et leurs lapereaux disposent d’à peine 20 centimètres d’espace chacun. Les animaux n’ont pas assez de place pour se relever ; certaines bêtes sont blessées, les pattes coincées dans les grilles des cages. Sur les images de l’association L214, on voit aussi des lapins morts au milieu des autres. À chaque nouvelle portée, l’éleveur fait le tri et les lapereaux en trop sont abattus, assommés contre le coin d’une caisse en bois.
Face à ces images insoutenables, Sébastien Arsac, porte-parole de l’association L214, dénonce le manque de cadre législatif pour les élevages de lapins. "Les élevages de lapins ne sont encadrés par aucune réglementation spécifique. L’éleveur peut entasser autant de lapins qu’il veut dans une cage et on ne va rien lui dire", relève-il auprès d’Europe 1. "Aujourd’hui, on réclame de sortir de l’ère des cages !"
Une pétition lancée par un groupement d'associations pour l’interdiction des cages pour l’ensemble des animaux d’élevage a déjà recueilli près d’un million de signatures. Quand ce seuil sera dépassé, la Commission européenne sera obligée d’entendre les revendications de ces associations et de se pencher sur les pratiques de ces élevages intensifs de lapins.