La journée du 1er-Mai a été agitée pour la CGT. Mercredi, lors de la manifestation parisienne, Philippe Martinez a été contraint de quitter le cortège de tête avant le départ de la manifestation après avoir été pris à partie par des radicaux. Une fois revenu dans la foule, le secrétaire général de la CGT s'en est pris aux forces de l'ordre, accusant notamment la police d'avoir chargé "une CGT bien identifiée". "Complètement faux", a répondu Loïc Travers, secrétaire national adjoint de la section Île-de-France du syndicat de police Alliance, invité mercredi d'Europe 1, déplorant la vision "idéologique et dogmatique anti-police" du leader de la CGT.
"On n'attend pas que les 'black blocs' forment un noyau de 300 à 400 personnes"
Selon le syndicaliste policier, la charge des forces de l'ordre répondait à "une raison sécuritaire". "Depuis plusieurs semaines, on sait qu'il y aura des 'black blocs', et ils étaient présents. On a vu un attroupement en tête de cortège, de gens vêtus de noir, visages dissimulés, qui sont arrivés", a-t-il décrit. Il y a donc eu, a ajouté Loïc Travers, "une application stricte des consignes de la préfecture de police, en vertu de la loi anticasseurs". Car, a-t-il rappelé, "à partir du moment où on a un attroupement avec des gens qui ont le visage dissimulé, ce qui est un délit, et qui commencent a jeter des projectiles, on n'attend pas qu'ils forment un noyau de 300 à 400 personnes, on rentre dedans direct".
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Le secrétaire national adjoint de la section Île-de-France d'Alliance a également critiqué le service d'ordre de la CGT, qui "n'a pas non plus enrayé ces 'black-blocs'".
"Philippe Martinez fait partie des dommages collatéraux"
Revenant encore sur l'attitude des forces de l'ordre au cours de la manifestation parisienne, Loïc Travers a expliqué que "les consignes étaient très claires". Les forces mobiles "ne devaient surtout pas laisser les cortèges de 'black blocs' grossir, et c'est pour ça qu'ils sont intervenus". Les "'black blocs' choisissent toujours la même technique", a-t-il décrit : se placer en tête de cortège, ou couper le cortège en deux "pour faire du dommage collatéral". "Philippe Martinez fait partie de ce dommage collatéral", a-t-il conclu, ajoutant que la CGT n'était "absolument pas" visée.
Le syndicaliste policier a plus globalement rejeté les critiques pointant un éventuel manque de sécurisation de la manifestation, saluant "une adaptation parfaite des collègues policiers et gendarmes aujourd'hui".