La "disponibilité" et la "pureté" de la cocaïne se sont accrues en Europe, où la production de drogues s'est intensifiée, s'inquiète l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), dans son rapport annuel publié jeudi. Quelque 98.000 saisies de cocaïne ont été réalisées en 2016 dans l'Union européenne, contre 90.000 en 2015, note le rapport, en soulignant que la pureté du produit, malgré un prix stable, "a atteint son degré le plus élevé de la décennie".
2,3 millions de consommateurs européens. Cette drogue, produite à partir des feuilles de coca, principalement en Bolivie, en Colombie et au Pérou, est consommée par "2,3 millions d'Européens", soit près de 2% des personnes âgées de 15 à 34 ans, selon l'OEDT, dont les travaux sont fondés sur des données collectées en 2016 ou l'année la plus récente disponible.
La Belgique plaque tournante. Les trafiquants de cette poudre blanche, importée en majorité d'Amérique latine, ont également adapté leurs circuits d'approvisionnement dans "le contexte d'un marché des drogues dynamique", note l'étude. Ainsi, sur les 70,9 tonnes de cocaïne interceptées en 2016 - en légère hausse par rapport à 2015 -, 30 tonnes l'ont été dans la seule Belgique, dont les ports à conteneurs supplantent désormais ceux de l'Espagne - 15,6 tonnes -, jusqu'à présent le point d'entrée maritime historique de cocaïne en Europe.
L'OEDT inquiet. Plus largement, l'OEDT observe avec inquiétude l'"augmentation de la production de drogue qui a désormais lieu en Europe", où "plus de 92 millions" de personnes âgées de 15 à 64 ans "ont déjà expérimenté une drogue illicite". Ce phénomène s'explique, selon l'étude, par des soucis de commodités, de diminution des risques de détection aux frontières, de disponibilité et de moindre coût des produits chimiques nécessaires à la production.
Les trafiquants innovent. Concernant le cannabis, la hausse de la production européenne a eu notamment pour conséquence "l'augmentation de la teneur en principe actif de la résine de cannabis (...) importée" depuis le Maroc, observe l'OEDT. De leurs côtés, les trafiquants européens ne cessent également d'innover leurs méthodes de production avec, notamment, la multiplication des laboratoires de transformation de la cocaïne, de MDMA (principe actif de l'ecstasy) et d'héroïne.