Inflation, guerre en Ukraine, aléas climatiques...les soucis s'accumulent ces dernières semaines pour la filière agricole. Dans ces conditions, rembourser les crédits et se verser un salaire décent devient de plus en plus difficile. En Bretagne ce samedi, comme dans d'autres régions, plusieurs manifestations rassemblent les agriculteurs à l'appel de la Confédération paysanne afin de dénoncer ces faibles revenus.
"Pour moi, être paysan aujourd'hui, c'est vivre de la terre, vivre de sa production", estime Frédéric Lesieur, cultivateur à Chantepie, près de Rennes, en Ille-et-Vilaine. Vivre de sa passion, en somme. Pourtant, sur le plan financier, ce producteur de légumes depuis cinq ans, est loin d'en vivre décemment. "S'il y a un truc qui devait me faire arrêter, ce serait ça. Je vis avec moins de 800 € par mois, sous le seuil de pauvreté", affirme-t-il.
Des mesures concrètes espérées
Cet exploitant n'est pas un cas isolé. Un agriculteur sur cinq en France peine à s'en sortir en temps normal. La situation s'aggrave d'autant plus lorsque les aléas climatiques s'en mêlent, comme ce fut le cas il y a une semaine. Une violente tempête de grêle s'était abattue sur le secteur. "Cela a été très dévastateur. On a eu 50 mm d'eau en 20 minutes, une demi-heure. On n'est pas couverts par les calamités agricoles, la grêle n'est pas prise en compte. Donc on ne touchera rien si jamais on ne se mobilise pas", développe Frédéric Lesieur.
Action de la Confédération paysanne des Côtes d'Armor pour le revenu paysan sur le marché de Saint Brieuc. Les règlements de marché doivent prioriser les paysannes et paysans sur les marchés de plein vent. Interpellation des candidats aux #legislatives2022 et élus locaux pic.twitter.com/PXSJ9RItfE
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) June 11, 2022
Des mobilisations sont d'ailleurs organisées un peu partout depuis plusieurs semaines pour réclamer des actions en faveur du monde paysan. Des mesures concrètes et simples, comme par exemple donner aux producteurs un accès prioritaire aux marchés des villes. Une prérogative qui revient aux mairies. Aujourd'hui en France, seuls 16 % des étals, en moyenne, sont consacrés à de la vente directe. "On est plein à ne pas trouver ça normal de ne pas gagner sa vie en étant paysan", conclut-il.