"La lutte contre l'alcoolisme est un combat permanent et difficile". Claude Evin, invité d'Europe 1 lundi, le sait bien. L'ancien ministre de la Santé a lutté contre ce fléau lorsqu'il était en poste, prêtant son nom à la bien connue "Loi Evin", régissant la publicité sur l'alcool. Mais depuis, l'Etat en fait-il assez pour vaincre l'alcoolisme en France ?
La bienveillance à l'égard de l'alcool. Un rapport de la Cour des comptes, qui doit être publié mercredi et qu'Europe 1 vous a révélé lundi, accuse l'Etat de fermer les yeux sur le problème de l'alcool en France. "Le lobby de l'alcool représente une activité importante dans notre pays. Nous sommes un pays de production", rappelle Claude Evin. Mais ces lobbys ne sont pas les seuls responsables, selon l'ancien ministre. "Il y a aussi une culture générale assez bienveillante à l’égard de la consommation d’alcool" en France, "c'est un sujet tabou". Pour Claude Evin, "cela conduit à une absence de politique suffisamment claire et précise".
Des retours en arrière. Pour faire bouger les lignes, l'avocat lance un appel aux décideurs. "Le gouvernement, le Parlement et l’ensemble des acteurs doivent prendre conscience que c’est un problème de santé publique", martèle-t-il. Depuis l'introduction de la Loi Evin, des retours en arrière ont été opérés, au grand dam de l'ancien ministre. "Quand j’étais ministre, j’ai interdit l’affichage par exemple, il a été réintroduit", constate-t-il amèrement. Dernier coup dur pour Claude Evin : "Dans les fan zones, on voit de la publicité pour de la bière en ce moment...".