La convention nationale de la Licra, prévue samedi sur le campus de Sciences Po à Reims, a été délocalisée à l'hôtel de ville en raison d'un blocage du campus en soutien à la cause palestinienne, ont indiqué la mairie et l'association. Cet incident intervient au lendemain d'une mobilisation propalestinienne tendue sur le campus parisien de Sciences Po, qui s'est conclue par un accord entre manifestants et direction.
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) organise de vendredi à dimanche sa 52e convention nationale sur le thème de l'immigration en Europe. Des tables rondes et débats étaient prévus sur le campus rémois de la grande école parisienne. Mais des étudiants et militants, qui avaient manifesté vendredi, ont décidé samedi matin d'occuper les lieux pour critiquer les exactions d'Israël à Gaza, et demander des sanctions contre l'Etat hébreu. Un drapeau palestinien a été accroché sur la porte de l'établissement, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
"Méthodes liberticides, inacceptables"
La Licra a déploré sur X un blocage organisé selon elle "par des étudiants soutenus par" des élus LFI, critiquant des "méthodes liberticides (...) inacceptables". Dans un communiqué publié samedi, elle a appelé "à un sursaut énergique de la direction de l'école Sciences Po et à une réaction ferme des pouvoirs publics", estimant que "l'antisionisme radical est vecteur d'antisémitisme". "On souhaitait débattre avec eux, mais ils sont restés dans une posture idéologique," a regretté le président de la Licra Mario Stasi, auprès de l'AFP.
La LICRA empêchée de débattre de l’immigration à @sciencespo Reims ! Un blocage organisé par des étudiants soutenus par Zabbaou Liman, élue #LFI.
— Licra (@_LICRA_) April 27, 2024
Ces méthodes liberticides sont inacceptables. L’idéologie tue l’esprit républicain. cc @ArnaudRobinet#SciencesPohttps://t.co/FBb8afB5oZpic.twitter.com/negR6f7iNl
Les débats ont été délocalisés à l'hôtel de ville de Reims, a indiqué la municipalité dans un communiqué, soulignant que le maire de Reims Arnaud Robinet "condamne fermement l'avancée de l'obscurantisme à Sciences Po". Ces mobilisations font suite à des mouvements sur des campus universitaires aux États-Unis, où des étudiants ont organisé manifestations et sit-in pour réclamer la fin de la guerre à Gaza et que leurs établissements rompent toute collaboration avec Israël.
>> LIRE AUSSI - Conférence à l'université de Lille : comment Jean-Luc Mélenchon tente de reconquérir l'électorat musulman
Le Premier ministre français Gabriel Attal a affirmé samedi qu'il "n'y aura jamais de droit au blocage" dans les universités, déplorant "le spectacle navrant" de l'occupation partielle du campus parisien par des manifestants propalestiniens vendredi, qui a tourné au face-à-face tendu avec d'autres manifestants pro-Israël. La situation s'était apaisée vendredi soir à Paris, la direction de Sciences Po Paris ayant annoncé la suspension de procédures disciplinaires et l'organisation d'un débat interne la semaine prochaine.