À en croire la Cour des comptes, c'est la "soutenabilité du régime" qui est en jeu. Face à la dette de l'assurance chômage (29,4 milliards d'euros à la fin de l'année), un rapport de l'institution suggère, entre autres pistes d'économies, de baisser les allocations, à quelques semaines d'une renégociation des règles d'indemnisation.
Du côté des dépenses, la Cour voit de fortes marges en agissant sur l'indemnisation. Aujourd'hui, un chômeur célibataire sans enfant touche en moyenne 70% de son ancien salaire net. "Une diminution d'un point" de ce taux "représenterait une économie de 422 millions d'euros", estime la Cour.
Diminuer les indemnisations… Autre piste : "Le passage de la durée maximale d'indemnisation à trois ans pour les plus de 55 ans, au lieu de 50 ans aujourd'hui, représenterait une économie de 450 millions d'euros." La Cour prévient toutefois qu'une telle mesure aurait un "coût pour les finances publiques", en entraînant une "hausse des prestations versées dans le cadre du régime de solidarité". La Cour pointe aussi du doigt le principe "un jour cotisé = un jour indemnisé" : le passage à un ratio de 0,9 jour indemnisé pour un cotisé "se traduirait par une économie de 1,2 milliard d'euros par an".
Et augmenter les recettes. Du côté des recettes, elle note que le taux de contributions est "inchangé depuis 2007", alors que 0,1 point de cotisation supplémentaire rapporterait "environ 500 millions d'euros". La Cour recommande enfin "d'allonger la durée de validité des conventions d'assurance chômage" négociées par les partenaires sociaux. L'actuelle convention, qui arrive à échéance le 30 juin, n'a été conclue que pour deux ans.