Coronavirus : ces Français qui se proposent de coudre des blouses aux soignants

Elles sont un outil indispensable pour lutter efficacement contre la maladie : comme les masques, les blouses représentent un enjeu majeur de la "guerre" que mène la France au coronavirus. Mais à mesure que les malades continuent d'affluer dans les hôpitaux, les équipements fournis par l'État sont-ils assez nombreux ? Non, déplorent sur Europe 1 Hélène Lajoinie et Olivier Bal, à l'origine de deux initiatives visant à fournir des blouses aux soignants en première ligne.

En quelques semaines, depuis son atelier de la Sarthe, Hélène Lajoinie est passée des robes de mariées aux surblouses de soignants. Spécialisée dans les créations nuptiales, la couturière confectionne des blouses pour les personnels soignants de sa région. "Je n'ai pas de matériel mais je peux fabriquer !", s'amuse-t-elle au micro d'Europe 1. "La demande est impressionnante", avec "une cinquantaine de blouses" qui devraient sortir de son atelier. "Ça fait beaucoup de fabrication !"

"Un drap, deux blouses"

Sur Europe 1, la professionnelle "invite toutes les couturières à faire de même, parce que ce n'est pas très compliqué" : "Sur un drap deux personnes, on fait deux blouses. Et c'est beaucoup plus rapide qu'une robe de mariée, avec un temps de confection de 45 minutes à une heure pour une blouse. Si on s'y met à plusieurs, ça peut être pas mal", espère Hélène Lajoinie.

Des tutos pour faire sa blouse

Olivier Bal, lui, n'a rien à voir avec la création de blouses, ni même l'élaboration de quelque vêtement que ce soit. Il est écrivain, auteur de polars et, depuis peu, cofondateur du site faisuneblouse.com. Alerté par une amie médecin "alarmée par la pénurie d'équipements et de protection", il a lancé un site didactique "en un week-end" avec son épouse.

Concrètement, faisuneblouse.com "répertorie des tutoriels, des instructions et des patrons de blouse pour que les couturières puissent trouver des modèles", détaille Olivier Bal. "On les incite à contacter elles-mêmes les personnels soignants de leur ville pour leur livrer les blouses cousues."

Depuis la création de la plateforme, Olivier Bal est partagé devant l'afflux de visites : "C'est rassurant et un peu inquiétant", confie-t-il à Raphaëlle Duchemin dans La France bouge. "On a eu un effet de bonne volonté, beaucoup de gens se sont manifestés, il y a eu très bon élan autour de ça. Il y a des centaines voire des milliers de blouses cousues et distribuées."

Mais d'un autre côté, "on voit qu'on a de plus en plus de demandes d'instituts professionnels, d'institutions comme des Ehpad, des maisons de retraite, des centres psychiatriques. Eux ont des grosses demandes de 100, 150 blouses. On fait ce qu'on peut pour aider, mais on sent qu'il y a de plus en plus de détresse en termes d'équipement en ce moment."