"Nous avons remarqué que la civilisation humaine converge rapidement vers une réalité durable de faible fertilité", est-il indiqué dans The Lancet, une revue scientifique britannique. Le taux de fertilité est déjà insuffisant pour maintenir le niveau de la population en l’état dans plus de la moitié des pays et "à l’avenir, [elle va] continuer de décliner à travers le monde". D’ici à 2100, la plupart des pays seront concernés.
L'étude se base sur les chiffres du Global Burden of Disease, un vaste programme financé par la fondation américaine Bill & Melinda Gates et visant à réunir les données de santé de la plupart des pays.
Un phénomène non sans répercussions
De nombreuses problématiques liées à la surpopulation inquiètent : faim dans le monde, logement, réchauffement climatique. La baisse de la fertilité pourrait alors paraître comme une bonne nouvelle sauf que les conséquences économiques sont nombreuses.
Avec une population active plus faible, il pourrait y avoir une pression considérable sur l’assurance maladie, les aides sociales et certains systèmes de retraite… La revue met en garde sur ces retombées économiques. Les auteurs de l'étude présagent une dépendance des populations plus âgées par rapport à celles en âge de travailler. On pourrait aussi observer une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs et tout cela entraverait la croissance économique.
"Pas de manière évidente" d'agir dessus
Une solution à envisager selon la revue : que les habitants qualifiés des pays dont la fertilité est plus élevée s’expatrient vers ceux à la population vieillissante. Ce phénomène, communément appelé "fuite" ou "exode des cerveaux" aurait cependant des conséquences dévastatrices sur les économies des États qu’ils laissent derrière eux. De plus, cela ne pourrait arriver sans un assouplissement des politiques d’immigration de multiples pays.
Les chercheurs de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) précisent que ces prévisions doivent être prises avec précaution. Certains choix de méthodologie sont discutables et les données relatives aux pays pauvres restent encore insuffisantes. Ils soulignent aussi qu'un tel phénomène peut présenter des avantages (environnement, alimentation...), comme des inconvénients (systèmes de retraite, emploi...). Et notent surtout qu'il n'y "pas de manière évidente" d'agir dessus.