La Fondation Abbé Pierre lance lundi une grande campagne contre le mal-logement, pour faire émerger des solutions et inscrire le sujet dans le débat public, à huit mois de l'élection présidentielle.
"Plus facile de faire l'autruche". Sixième puissance mondiale, la France compte 3,8 millions de personnes mal-logées ou sans domicile et 12 millions d'autres touchées à des degrés divers par la crise du logement. Pour se maintenir dans leur logis, certains font aussi des économies sur leurs dépenses de santé, alimentaires ou de chauffage. Pas résigné face à cette misère persistante, Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre, est toutefois fatigué d'entendre des responsables politiques "mille et une raisons qui justifient de ne pas agir". "Tout doit être fait pour ne laisser personne au bord de la route", a-t-il affirmé à la presse, même si "bien sûr, il est plus facile de faire l'autruche que de chercher des solutions..."
Une plateforme en ligne. La campagne, intitulée #onattendquoi, vise à mettre en valeur des initiatives efficaces pour sortir de ces situations précaires. Soutenue par des personnalités comme l'humoriste Jamel Debbouze, la chanteuse Nolwenn Leroy, ou l'intellectuel Marek Halter, elle s'appuie sur une plateforme en ligne (www.onattendquoi.fr) où les internautes peuvent s'informer, découvrir des actions, proposer des idées. Un ouvrage (Sortir du mal-logement, c'est possible !) recensant vingt initiatives innovantes, en France ou à l'étranger est également publié aux éditions de l'atelier. Parallèlement, les portraits de mal-logés, pris dans le squat, le taudis, ou encore la voiture qui leur sert de domicile sont exposés sur les murs de l'Hôtel de ville de Paris jusqu'au 2 octobre.
Un débat en janvier entre les candidats à la présidentielle. Temps fort de la campagne, un débat le 31 janvier auquel sont conviés les principaux candidats à la présidentielle. "On va faire monter la pression pour dire qu'on veut faire autrement", explique Christophe Robert. Même s'il s'attend à ce que ces initiatives suscitent des réticences, comme ce fut le cas lors du débat sur l'encadrement des loyers, finalement expérimenté à Paris, le délégué général de la fondation dit avoir "espoir" et rester "déterminé". "On ne baisse pas les bras parce qu'on pense qu'on n'a pas tout essayé".