La France a enregistré 69.000 demandes d'asile au cours des onze premiers mois de 2015, en hausse de 17% sur un an, a-t-on appris mardi auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), dont le directeur général Pascal Brice devrait voir ses fonctions prolongées de trois ans. "L'année 2015 devrait s'achever sur une hausse de 17%" des demandes qui devraient atteindre "entre 75.000 et 80.000", a estimé le responsable de l'Ofpra devant le Sénat. En 2014, 65.000 dossiers avaient été déposés.
L'Allemagne loin devant. Le responsable de l'Ofpra a souligné que cette hausse n'était "en rien comparable" à celle d'autres pays européens, et notamment de l'Allemagne, qui pourrait accueillir un million de migrants cette année. "Ma conviction est que c'est l'Allemagne qui attire, et pas la France qui n'attirerait pas", a-t-il ajouté, en énumérant "les communautés installées de longue date" outre-Rhin, ainsi que "la situation du travail et de l'emploi".
La France décourage. Mais il y a aussi "l'effet de réputation sur les délais d'instruction, qui n'a pas été favorable au système français", a-t-il affirmé, estimant que les délais longs "découragent ceux qui ont besoin de protection et encouragent ceux qui, in fine, relèvent assez peu du droit d'asile".
Surtout des Soudanais. En France, la hausse enregistrée depuis le début de l'année s'explique principalement par la progression des premières demandes (+24%) alors que les réexamens étaient en recul de 5%, a-t-on précisé à l'Ofpra. Le principal pays d'origine des demandeurs au cours des onze premiers mois a été le Soudan, "dont une grande part à Calais et à Paris", avec, selon l'Ofpra, un doublement de la demande à 4.000 dossiers environ. Vient ensuite le Kosovo (+118%) mais la demande émanant de ce pays pourrait refluer car il vient d'être remis sur la liste d'origine sûre.