Mardi soir et mercredi, la France a été en partie bloquée. En raison de la neige, de très nombreuses routes d'Île-de-France et des régions alentours étaient bouchées et les transports en commun perturbés. Le gouvernement et les pouvoirs publics en général ont-ils été à la hauteur de cette situation rare, mais pas inédite ? "Personne n'a pris les choses vraiment au sérieux", regrette au micro d'Europe 1 Dominique Bussereau, président du conseil départemental de Charente-Maritime et ancien secrétaire d’État chargé des transports de 2007 à 2010.
Un travail à réaliser sur l'alerte. Invité d'Europe Soir mercredi, Dominique Bussereau considère qu'"on peut encore travailler sur l'alerte" transmise aux Français lorsque les flocons commencent à tomber. Selon lui, "on est toujours en vigilance orange pour à peu près tout et n'importe quoi" et cela nuit à la préparation des usagers de la route ou du rail. Le monde professionnel aurait pu, lui aussi, s'adapter à la neige : "Si on avait dit aux entreprises d'Île-de-France qu'elles devaient libérer leurs salariés à 14 heures ou 15 heures sauf nécessité absolue, les choses auraient été différentes."
Le gouvernement a lui été critiqué pour son manque de réactivité, notamment par Les Républicains. Dominique Bussereau parle de "défaillances" dans le fait de laisser des gens s'engager dans des axes déjà engorgés, comme la N118 au sud-ouest de Paris.
La piste des pneus neige obligatoires. Comment éviter une telle pagaille dans Paris et sa région pour les prochains épisodes neigeux ? Trois solutions sont évoquées par Dominique Bussereau. D'abord, obliger les automobilistes à s'équiper de pneus neige serait "une bonne chose", estime-t-il. "Pour qu'un pays comme l'Italie le rende obligatoire, c'est bien que c'est utile", estime l'ancien Secrétaire d'État. Ensuite, fermer certaines routes engorgées pour privilégier des axes mieux traités représente également une autre option envisageable, d'après Dominique Bussereau.
Le métro ouvert plus tard ? Enfin, faut-il laisser le métro ouvert une partie de la nuit dans pareilles conditions ? "Demander à la RATP d'avoir un changement complet de ses grilles horaires quand son réseau de bus ne fonctionne plus me parait être une très bonne idée. Les pouvoirs publics doivent y réfléchir très rapidement", espère le président du conseil département de Charente-Maritime.