La France a rapatrié lundi matin douze enfants de djihadistes français qui se trouvaient dans le nord-est de la Syrie ainsi que deux Néerlandais qui seront remis aux Pays-Bas, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Les enfants français étaient tous "orphelins, isolés et particulièrement vulnérables", "certains sont malades et dénutris" a précisé un représentant du ministère lors d'un point de presse, ajoutant que "des examens médicaux sont en cours".
Une deuxième phase de rapatriement
Ils avaient été remis dimanche par les autorités locales kurdes en Syrie à une délégation française. C'est le deuxième retour de ce type organisé depuis la liquidation de l'ultime poche de résistance de l'État Islamique, dans l'est de la Syrie : cinq orphelins avaient été ramenés en France le 15 mars. Par ailleurs une fillette de 3 ans a été ramenée le 27 mars, dont la mère a été condamnée à la perpétuité en Irak.
Selon le ministère français des Affaires étrangères, environ 450 ressortissants français affiliés à l'EI sont détenus en prison ou retenus dans des camps de réfugiés. Le ministère a laissé entendre lundi qu'une troisième opération identique pourrait avoir lieu "dans le futur" et selon "les mêmes critères : orphelins, isolés, vulnérables".
Les autorités kurdes ont, à maintes reprises, alerté sur la situation humanitaire du camp d'Al-Hol, réclamant plus d'aide. Les ONG ont aussi dénoncé des conditions extrêmes, notamment une malnutrition aiguë chez les enfants et le manque de soins médicaux. Ces camps du nord-est syrien accueillent aujourd'hui quelque 12.000 étrangers, dont 4.000 femmes et 8.000 enfants de djihadistes gardés sous haute surveillance. Parmi les pays concernés, la France se montre particulièrement réticente à récupérer ses ressortissants, y compris les enfants, qu'elle refuse a priori d'accueillir avec leur mère.