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La justice en péril ? 3.000 magistrats alertent sur la dégradation de leur profession

Laura Laplaud - Mis à jour le . 2 min

Dans une tribune signée dans le journal "Le Monde", 3.000 magistrats et une centaine de greffiers alertent sur leurs conditions de travail. Ils dénoncent l’approche "gestionnaire" de la justice et le manque de moyens alloué à leur profession. Au micro de Laurence Ferrari mercredi dans "Punchline", les invités ont souligné la nécessité d’augmenter le budget du ministère de la Justice.

Ils sont magistrats, greffiers et porte-parole d’une voix disparue. Celle de leur collègue Charlotte qui s’est donné la mort à l’âge de 29 ans, le 23 août dernier. "Charlotte mesurait la charge de travail et le niveau d’exigence qu’elle devait atteindre pour devenir la magistrate humaine et rigoureuse qu’elle souhaitait être", écrivent-ils. Dans une tribune signée chez nos confrères du Monde, ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail : "Nous ne voulons plus d’une justice qui n’écoute pas, qui raisonne uniquement en chiffres, qui chronomètre et comptabilise tout". Un cri d’alerte dont les invités de Punchline ont débattu mercredi soir sur Europe 1 et CNews. "Je trouve que cette tribune est assez salutaire", a constaté l’avocat Thibault de Montbrial.

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"Aller toujours plus vite"

"Elle souligne le fait qu’une politique de sécurité, c'est la combinaison entre le travail des forces qui relève du ministère de l’Intérieur et le travail des forces qui relève du ministère de la Justice, les deux ne peuvent pas fonctionner l’un sans l’autre", a ajouté Thibault de Montbrial au micro de Laurence Ferrari.

Les magistrats citent un manque crucial de moyens, des audiences surchargées et l’obligation de traiter les auditions en quinze minutes. "Venir dire qu’il faut entre 5 et 15 minutes pour gérer un dossier par juge, ce n’est pas humainement possible ! Ils passent à côté de l’exercice d’une bonne justice", a lancé Christian Prouteau, le fondateur du GIGN sur le plateau de Punchline. "Des injonctions d’aller toujours plus vite et de faire du chiffre", précisent les professionnels de la justice. "Est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de faire traiter certains dossiers par d’autres ? La question doit se poser !", s’est interrogé Christian Prouteau.

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Une situation qui génère une "discordance" entre la volonté de ces professionnels de "rendre une justice de qualité et la réalité" de leur quotidien. Cela "fait perdre le sens à notre métier et crée une grande souffrance", glissent-ils dans leur tribune.

"Je pense qu’il faut augmenter le budget du ministère de la Justice , non pas de 8% comme s’en est glorifié Éric Dupond-Moretti mais de façon radicale, ce budget doit être doublé le plus vite possible !", a tranché Thibault de Montbrial. Alors que la justice est à bout de souffle, l’avocat interpelle l’Etat : "J’appelle à un régime protéiné pour l’Etat, c’est-à-dire moins de graisses, plus de muscles".

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