Le téléphone au volant a la vie dure. Les automobilistes se sont relâchés cette année, puisqu’ils sont deux fois plus nombreux à l'avoir à la main (6% contre 3,7% en 2015), selon l'observatoire de la Sanef dont Europe 1 vous révélait les chiffres jeudi. Pour beaucoup de conducteurs, il s’agit d’une véritable addiction, au même titre que l'alcool ou les drogues, et d’autant plus dangereuse que 14% des accidents mortels ont pour cause l'inattention, principalement due au smartphone.
Devant ce fléau, le gouvernement prépare sa riposte, via notamment une disposition de la loi sur les mobilités, qui vient d'être votée en première lecture à l'Assemblée nationale. C'est une réponse ferme voulue par l'exécutif, qui n’a pas l'intention de faire dans le détail : le retrait immédiat du permis de conduire, si l'utilisation du téléphone est corrélée à une autre infraction.
Une mesure possiblement applicable d'ici fin 2019
"Puisque ça ne marche pas avec la contravention, on va augmenter d’une gamme", explique à Europe 1 Emmanuel Barbe le délégué interministériel à la sécurité routière. "Si vous êtes en même temps avec le téléphone et que vous avez glissé un stop, mordu une ligne blanche, fait un excès de vitesse ou que vous n'avez pas respecté les droits d’un piéton, vous risquez la suspension immédiate du permis de conduire par les forces de l’ordre", détaille-t-il.
Les pouvoirs publics veulent aller vite, et mettre en place la mesure avant la fin de l'année. Elle ne concernera toutefois pas l'usage seul du téléphone au volant, qui restera puni de 135 euros d'amende et de 3 points retirés sur le permis.