"Il y aura des trains et des avions" à Noël, a promis le ministre des Transports Clément Beaune : à l'approche des vacances de fin d'année, la multiplication des conflits sociaux dans le secteur des transports fait pourtant craindre l'inverse.
Une kyrielle de préavis de grèves ont été déposés dans plusieurs entreprises et les négociations entre syndicats et directions semblent patiner. Tour d'horizon des mouvements sociaux toujours non résolus à quelques jours des vacances de Noël.
À la SNCF : une multiplication des conflits
Grève des aiguilleurs, grève des contrôleurs et maintenant grève des conducteurs sur l'axe TGV Atlantique qui dessert l'Ouest et le Sud-Ouest du pays... À la SNCF, les négociations se déroulent tous azimuts pour éviter le scénario catastrophe de grèves à répétition pendant la période des fêtes.
Dernier-né des mouvements sociaux : celui des conducteurs sur l'axe TGV Atlantique rassemble une intersyndicale réunissant la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots. Celle-ci a déposé un préavis de grève jeudi dernier pour le premier week-end des vacances scolaires.
Pénuries de personnel
Les syndicats dénoncent les pénuries de personnel qui dégradent les conditions de travail des agents de conduite et critiquent le choix de la direction de baisser le nombre de formations. Une réunion avait lieu mardi après-midi pour essayer de trouver une issue à la crise et éviter des annulations de trains massives un week-end de départ en vacances.
D'autant que court sur le même week-end un préavis de grève national pour les aiguilleurs à l'appel de SUD-Rail, qui a réitéré mardi soir sa volonté d'aller jusqu'au bout après une nouvelle réunion avec la direction. Les autres syndicats ne se sont pas joints au mouvement, il est donc difficile d'anticiper les perturbations qu'il pourrait engendrer entre le jeudi 15 décembre à 20H00 et le lundi 19 à 08H00. Mais un arrêt de travail des aiguilleurs, sans qui les trains ne peuvent pas circuler, peut avoir de lourdes conséquences. SNCF Voyageurs assure qu'il est encore trop tôt pour communiquer des prévisions de trafic.
Du côté des contrôleurs, dont la grève le premier week-end de décembre avait provoqué l'annulation de près de deux tiers des TGV et Intercités, la direction a émis plusieurs propositions de sortie de crise. Le collectif de contrôleurs qui rassemble environ 3.400 membres sur Facebook ne laisse rien transparaître de ses intentions et a jusqu'à jeudi pour donner sa réponse. En attendant, les préavis couvrant les week-ends de Noël et du Nouvel An n'ont toujours pas été levés.
Dans l'aérien : menace sur Air France
Malgré la tenue de 14 réunions depuis septembre et des négociations toujours en cours, le conflit entre la direction d'Air France et une partie des syndicats d'hôtesses et stewards semble bien enlisé. À ce stade, difficile d'imaginer l'Unac et le SNGAF, qui à eux deux représentent un peu plus de 50% des personnels navigants commerciaux (PNC), lever leur préavis de grève qui court du 22 décembre au 2 janvier. "La grève est maintenue", a assuré à l'AFP Anne Vildy, secrétaire générale de l'Unac.
L'accord qui régit les conditions de travail des PNC est arrivé à son terme fin octobre et la direction en négocie un nouveau avec les syndicats dans l'objectif de conclure d'ici le mois de mars. D'ici là, l'Unac et le SNGAF réclament la "contractualisation de leurs conditions de travail" qu'ils jugent menacées par le choix de les placer sous "note de direction", donc modifiables unilatéralement - ce que la direction de la compagnie conteste. "Air France prévoit d'acheminer l'ensemble de ses clients et ne prévoit pas d'annulations à ce stade", assure malgré tout la compagnie tricolore.
D'autres compagnies desservant les territoires d'outre-mer sont aussi menacées par des mouvements de grève. C'est le cas de Corsair du 16 au 22 décembre et d'Air Antilles du 17 au 22. Seule nouvelle encourageante : le conflit entre les PNC et la direction de la filiale française d'easyJet semble en passe d'être résolu. "Nous menons des discussions encourageantes avec les syndicats SNPNC et Unac", a indiqué mardi la direction de la compagnie. Pour l'instant, aucun préavis de grève n'a été déposé malgré la menace de le faire.