C'est une grande interrogation que beaucoup de personnes se posent et qui, semble-t-il, n'a pas une réponse toute faite. Mardi, dans l'émission "Sans Rendez-vous", présentée par Mélanie Gomez et Jimmy Mohamed, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc tente de répondre aux questions qui gravitent autour du fameux point G chez la femme, qui serait le déclencheur d'orgasme par excellence. D'où vient-il ? Existe-t-il vraiment ? Où se trouve-t-il ? Comment le trouver ? Comment le stimuler ?
Le point G, c'est quoi ?
"D'abord, il faut comprendre que ça vient d'Ernest Gräfenberg, un médecin allemand qui a fait des recherches sur des tas de sujets, indépendamment du sujet de la sexualité et notamment au sujet de la sexualité féminine et du plaisir féminin. Il s'intéressait surtout à l'urètre de la femme et c'est à l'occasion de ses recherches qu'il a mis en évidence des sensibilités dans certaines zones, pas nécessairement d'ailleurs ce que nous appelons aujourd'hui le point G. L'idée était par exemple de s'intéresser à une texture qu'on pouvait trouver un peu plus granuleuse à la base ventrale du vagin à l'entrée du vagin. Et ce n'est que beaucoup plus tard, en 80, qu'on a parlé de point G en référence à ses recherches.
Mais alors, le point G existe-t-il oui ou non ?
Il faut plus entendre G comme Graal, c'est-à-dire avec une accessibilité toute relative. C'est un peu triste, parce que comme on a appelé ce point G en honneur à Gräfenberg. Et on en a complètement nié la totalité de ses recherches, alors qu'il s'opposait au discours de Freud qui voulait que la femme qui n'était pas vaginale était par essence frigide.
Selon Gräfenberg, au contraire, la femme a des tas de zones érogènes qu'il faut susciter et stimuler. Pas seulement un point, justement. Donc réduire le plaisir féminin en un point, c'est trahir les propos de cet homme. On observe que toutes les femmes n'ont pas la même zone en termes anatomique. Parfois granuleuse, épaisse, elle serait grosse de 1 cm et située dans la paroi ventrale du vagin. Pour la stimuler, vous pensez bien qu'il faudrait la toucher. Certains gynécos, d'ailleurs, la renforcent à coup d'injections d'acide hyaluronique pour la rendre plus pulpeuse en quelques sortes, plus accessible.
Mais encore une fois, n'oublions pas que le plaisir n'est pas qu'une histoire de gâchette, mais bien de ses capacités psychiques à pouvoir avoir du plaisir. Certaines personnes aiment qu'on leur caresse les cheveux, d'autres seraient allergiques, il y a des personnes qui aiment qu'on leur tire les cheveux parce que ça stimule le cuir chevelu et d'autres n'aiment pas du tout.
Donc, ce qu'il faut comprendre, c'est que les hommes comme les femmes, tout le monde n'aime pas être touché de la même façon. Il y a des hommes qui aiment que la masturbation soit très douce, très lente, d'autres extrêmement rapide, voire forte. Donc on peut définir des zones externes et internes, comme le clitoris, le vagin, l'entrée du vagin, de la vulve, la profondeur du vagin, au niveau du col de l'utérus, des zones qu'il est nécessaire de toucher mais sans obsessions sur une zone, plutôt en jouant et en la voyant réagir. Mais pour la titiller, il faut déjà être à l'écoute de la femme avec laquelle on fait l'amour.
Y a-t-il une position qui permet de mieux stimuler cette zone G ?
Dans la mesure où cette zone est sur la partie ventrale, qu'un pénis a une inclinaison a priori vers le ventre lors de l'érection, on peut considérer que toutes les positions où l'érection de l'homme vont stimuler la partie ventrale vont plus stimuler la zone recherchée. Donc, toutes les positions où l'on est de face."