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Louise Salle // Crédits photo : RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Afin de pallier au manque d'enseignants, Emmanuel Macron souhaite avancer les concours enseignants en L3 au lieu du master. Au sein des universités, ce projet de réforme suscite des interrogations. Les professeurs pointent du doigt un calendrier intenable.

La crise de recrutement des professeurs se poursuit. Près de 300 postes de plus seront vacants en septembre par rapport à l'an dernier. Emmanuel Macron propose de recruter des professeurs à la fin de la licence plutôt qu'à la fin du master. Le décret d'application est étudié ce mardi par le Conseil d'État. La réforme pourrait entrer en vigueur dès la rentrée de septembre.

Problème, le calendrier semble intenable et il n'y a pas vraiment de dirigeants à la tête du ministère de l'Education nationale pour repenser les formations à l'université.

"Il absolument impossible de modifier nos maquettes"

Les universités qui doivent préparer leurs étudiants pour passer ce nouveau concours à Bac +3 ne savent toujours pas quels cours enseigner à leurs élèves. Impossible de modifier les maquettes des licences sans texte officiel validé par le gouvernement : "Il faut compter environ 18 mois pour modifier une maquette de licence en urgence. Ça peut se faire dans les six mois, mais là, maintenant qu'on est à moins de deux mois de la rentrée, il est absolument impossible de modifier nos maquettes", explique Eva Touboul qui forme les futurs prof d'espagnol à l'université Paris Nanterre. 

Des facultés disent même se préparer à modifier leurs programmes en cours d'année prochaine car les attendus du concours sont encore très flous. "On pourrait faire quelques aménagements à la marge. Le problème, c'est que comme on ne sait toujours pas officiellement en quoi va consister les nouvelles épreuves du concours, il est impossible de réfléchir maintenant aux enseignements que nous allons mettre en place à la rentrée entre le 9 et le 16 septembre dans la plupart des universités", poursuit Eva Touboul.

Dans un communiqué publié fin juin, l'association France université demande instamment au gouvernement de reporter la réforme à la rentrée 2025.