Les données issues de nos téléphones portables n'en finissent plus d'éclairer nos comportements depuis le début de la crise du Covid-19. Grâce à la géolocalisation et aux applications GPS, Apple et Google sont capables de mesurer l'évolution de nos déplacements en confinement. En France, c'est Orange qui agrège, de façon anonymisée, des données de mobilité en fonction des bornes auxquelles se connectent les 24 millions de téléphones rattachés à son réseau. Grâce à un logiciel conçu en interne qui les analyse et les extrapole l'opérateur est en mesure d'affirmer que la région parisienne a perdu 150.000 habitants lors du premier week-end de reconfinement.
150.000 personnes de moins à Paris
Lors du premier confinement, Paris et ses environs s'étaient vidés de 400.000 personnes, selon Orange. L'hémorragie est donc moindre pour le deuxième confinement, principalement car les écoles restent ouvertes, ce qui limite la mobilité des familles. Sur les 150.000 personnes qui ont quitté Paris entre le 2 novembre, date du relevé effectué par l'opérateur, et le 11 octobre, qui sert de jour de référence, une moitié est constituée de résidents partis se confiner ailleurs et une autre de gens de passage qui ne viennent plus (voyages d'affaires, tourisme, etc.).
"C'est un phénomène que l’on n’observe pas dans les autres grandes agglomérations alors que c’était le cas lors du premier confinement", précise Michaël Trabbia, directeur de l'innovation d'Orange. Mais alors, où sont partis ces Parisiens ? Lors du premier confinement, certaines zones, notamment l'Île de Ré, avaient connu une forte hausse de leur population. Rien de tel cette fois. "Il n’y a pas une zone en particulier qui a vu une arrivée massive de gens", affirme Michaël Trabbia. Dans quelques départements, comme l’Eure-et-Loire, le Nord, le Pas-de-Calais et la Vendée, l'opérateur note tout de même une augmentation remarquable (vous pouvez comparer les cartes des deux confinements en faisant bouger latéralement la barre blanche au milieu).
Des déplacements plus nombreux qu'en mars, surtout le matin
L'autre enseignement qu'a tiré Orange de ces données, utilisées par ailleurs au gouvernements, c'est que l'impact du confinement sur les déplacements est important mais moins massif qu'en mars. Lors du premier confinement, ils avaient chuté de 60% contre 30% début novembre. Une baisse observée partout en France mais qui cache des disparités horaires. Avec les écoles et certains commerces ouverts, la baisse des déplacements est de seulement 20% entre 7h et 9h, contre 73% en mars. "Le reste de la journée, la situation est la même d'un confinement à l'autre", ajoute Michaël Trabbia.
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De même, Orange constate que les Français sortent plus pour faire leurs courses. La fréquentation des centres commerciaux était inférieure de 75% lors du premier week-end de reconfinement, par rapport à un week-end normal. Lors du premier confinement, la baisse était supérieure à 90%. "On observe un phénomène équivalent dans les centres-villes où sont regroupés les petits commerces", complète le directeur de l'innovation d'Orange. En revanche, que ce soit au printemps ou à l'automne, la distance moyenne effectuée pour faire ses courses entre son domicile et les commerces passe sous le kilomètre.