À un mois pile de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet, le défi sécuritaire est immense. "Tout est prêt, il n’y aura aucun souci", disait Gérald Darmanin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews. Le ministre de l'Intérieur qui devra quitter Beauvau si son camp s'incline aux élections législatives et laisser la place à un nouveau ministre, qui n'aura donc aucune connaissance des dossiers de sécurité intérieure, juste avant cet événement planétaire.
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"La sécurité, c'est le premier service qu'un gouvernement doit à son peuple"
Pourtant, la sécurité est la priorité numéro une, selon Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure. "La sécurité, ce n'est ni de droite, ni de gauche, ni d'extrême droite ni d'extrême gauche ni d'extrême centre. La sécurité, c'est le premier service qu'un gouvernement doit à son peuple, doit à sa population. La sécurité, c'est le socle qui permet ensuite l'exercice des libertés et l'épanouissement individuel et collectif, professionnel ou personnel des uns et des autres", assure Thibault de Montbrial, invité de La Grande interview Europe 1-CNews mercredi.
"Le grand échec des sept dernières années"
D'après le président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure, la sécurité est "le grand échec des sept dernières années". "Nous avons eu des ministres de l'Intérieur qui ont globalement fait ce qu'ils ont pu, mais nous avions une politique globale. Nous avions une impulsion à la tête de l'État qui était donnée par quelqu'un qui n'a pas cette culture, qui n'a pas cette colonne vertébrale, cette compréhension de l'importance fondamentale des questions régaliennes. La sécurité, au sens large, c'est ce qui doit être impulsé par une vision et une action cohérente", lance-t-il.
"Il faut qu'il y ait une fois pour toutes un chef"
Thibault de Montbrial reconnaît que de bons ministres de l'Intérieur ont pris place à Beauvau ces dernières années. "Bernard Cazeneuve a été formidable mais il avait Christiane Taubira en ministre de la Justice", enchaîne-t-il précisant que l'arrivée de François Hollande à l'Élysée a entraîné une incohérence entre ces deux ministères.
"Je pourrais continuer comme ça jusqu'à Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti. Il faut qu'il y ait une fois pour toutes un chef. Ça peut être le président, ça peut être le Premier ministre, en cas de cohabitation, mais il faut que ce chef soit en cohérence avec ses deux lieutenants fondamentaux que sont les ministres de l'Intérieur et de la Justice", soutient-il au micro d'Europe 1.
L'avocat a aussi appelé à la création officielle de conseillers de police et de gendarmerie auprès du ministre des Armées, et d'un conseiller militaire auprès du ministre de l'Intérieur.