En Nouvelle-Calédonie, c’est un secteur qui emploie 10.000 à 15.000 personnes, soit 5% des 269 000 habitants de l’archipel. L’industrie du nickel est le premier employeur de l’archipel et selon les derniers chiffres, 20% des réserves mondiales de ce métal résideraient dans son sol.
Ressources stratégiques
Ces ressources naturelles stratégiques sont exploitées par trois sites de production. "Il y en a une au sud, une à Nouméa et une dans le nord. Celle du sud a pour actionnaire majoritaire une société appartenant à la province sud. Elle a aussi comme actionnaire une partie de ses salariés. Et puis d'autres actionnaires qui sont beaucoup plus mystérieux, auxquels s'ajoute un dernier actionnaire Trafigura. L’entreprise a signalé qu'elle souhaitait donc quitter cette usine", explique Didier Julienne, président de la société Commodities & Resources.
Ce dernier reprend : "Au centre, il y a une autre société qui appartient au groupe Eramet mais qui lui aussi exprime une envie de quitter le territoire. Il refuse de continuer de financer son usine qui reçoit en ce moment des subventions du gouvernement. Et enfin, au nord, une autre société, la dernière, qui elle appartient à la province nord et à Glencore, société minière. Mais Glencore a signalé, elle aussi, qu'elle souhaitait quitter le territoire."
>>LIRE AUSSI - Nouvelle-Calédonie : nouvelle nuit d'émeutes, les députés adoptent la révision constitutionnelle
Le géant Indonésien
Ainsi, les trois sites de production sont menacés par le retrait d’un ou plusieurs actionnaires. En cause, selon Didier Julienne, le manque de rentabilité des usines. "Aucune n’est rentable pour des raisons liées aux couts de production qui sont certainement trop élevés, mais aussi parce qu’il y a un géant qui s’est réveillé : l’Indonésie. Le pays produit dix fois plus de nickel que la Nouvelle-Calédonie avec des coûts bien plus bas."
Pour le spécialiste, "la situation est réellement critique". Des difficultés qui touchent également l’Australie et le Brésil où le prix de la main d’œuvre est trop élevé pour s’aligner sur l’objectif de prix annoncé par l’Indonésie, à savoir 18.000 dollars la tonne.