C'est une "gratification exceptionnelle" qui fait grincer des dents la CGT-Cheminots. La SNCF a versé une prime allant de 300 à 1.500 euros à des agents non-grévistes avec leur paie de janvier pour les remercier de leur "professionnalisme", leur "implication", et leur "grande disponibilité" pendant le mouvement de grève contre la réforme des retraites débuté le 5 décembre dernier.
Une prime pour les salariés qui en ont fait plus
"C'est bien normal de récompenser ceux qui ont fait plus que d'habitude", assume la direction de la SNCF contactée par Europe 1. Cette gratification a été accordée à des cadres ou des salariés qui ont, par exemple, mis un gilet rouge pour aller informer les voyageurs après leur journée de travail, ou encore ceux qui ont fait plus d'heures que d'habitude pour entretenir ou pris les commandes d'un train pour en faire circuler le plus possible.
"L'engagement et le surcroît d'activité de ces agents non-grévistes ont permis aux trains de circuler y compris les week-ends et pendant les fêtes, aux postes d'aiguillage d'être tenus, et aux voyageurs d'être correctement informés pendant toute la période", ajoute par ailleurs la direction auprès de l'AFP.
Une récompense pour "les casseurs de grève" pour les syndicats contestataires
Mais du côté des syndicats contestataires, cette prime passe pour une manière de récompenser les "casseurs de grève". Sur Twitter, le responsable CGT-Cheminots à la gare de Lyon Bérenger Cernon, dénonce une pratique "à gerber", et se dit "choqué" par ces gratifications alors que la direction de la SNCF a annoncé devoir faire "des économies et des cessions d'actifs" pour éponger les pertes du mouvement social qui avoisine le milliard d'euros.
A gerber. Alors que ns faisons tjrs grève et ce, pour l'intérêt de tous voilà que la direction #sncf a décidé de verser de juteuses primes (de 300 à 1500€) aux non grévistes et dans le même temps elle nous explique que l'on doit vendre des actifs & faire des éco. drastique pic.twitter.com/INE9xgiqa3
— berenger cernon (@slappy_w) January 30, 2020
Face à ces critiques, la direction de la SNCF dénonce une "tentative de polémique et de politisation de ces mesures managériales classiques tout à fait déplacée".