La SNCF a indiqué lundi qu'elle allait porter plainte après une cinquantaine d'incidents et d'actes de malveillance survenus dans la matinée, en ce jour de sursaut de mobilisation des syndicats de cheminots.
"Il y a eu une cinquantaine d'exactions de niveau variable ce matin. Ça va du passage à niveau en dérangement aux clefs du local perdu, et bien sûr la coupure d'alimentation électrique à Marseille et le sectionnement d'une caténaire en Normandie", a expliqué un porte-parole. "À chaque fois qu'il y a une exaction, il y a systématiquement un dépôt de plainte", a-t-il ajouté. "À chaque incident, on fait faire un constat d'huissier. On a d'ailleurs des huissiers pré-alertés, au cas où."
Coupure du courant à la gare de Marseille. Un câble de soutien d'une caténaire a notamment été sectionné "très proprement" dans la nuit à Gaillon, dans l'Eure, sur la ligne Paris-Rouen, a indiqué un porte-parole de la SNCF, évoquant un "geste de malveillance extrêmement technique" à plusieurs mètres de hauteur. "On pense tout de suite à un sabotage", a ajouté cette source, soulignant toutefois qu'il reviendra à l'enquête la gendarmerie de le déterminer.
À Marseille, la rupture d'une caténaire avant le départ du premier TER de la journée a entraîné la coupure du courant dans toute la gare Saint-Charles. "Les premières investigations nous conduisent à la piste d'un acte de malveillance inacceptable", a précisé la direction régionale. Une heure plus tard, des "groupes de manifestants, y compris externes à la SNCF", ont bloqué les voies, paralysant la reprise du trafic, a-t-elle déploré.
"Un détournement du droit de grève", selon la SNCF. "Généralement, ce genre d'incident arrive en fin de conflit", fait-on remarquer à la SNCF. "On considère que c'est un détournement du droit de grève, ce type d'exaction", a relevé sur RTL le directeur général adjoint du groupe public, Mathias Vicherat.
Si des trains circulent bien lundi, au 18e jour de grève depuis début avril, à mi-parcours du calendrier annoncé par les syndicats, la direction de la SNCF a noté "un sursaut de mobilisation" et annoncé un "trafic très perturbé" avec en moyenne un TGV, TER ou Transilien sur trois et un Intercités sur cinq. La participation à la grève a rebondi avec 27,58% de grévistes au total, selon la direction, contre 14,46% mercredi dernier, où avait été enregistré le plus bas taux de grévistes en semaine depuis le début du mouvement contre la réforme ferroviaire.