La sœur d'Antoine Griezmann raconte l'horreur du Bataclan

© MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
  • Copié
Maud Griezmann a raconté au New York Times la nuit d'horreur qu'elle a vécue au Bataclan lors des attentats de novembre à Paris. 

"Maud Griezmann est entrée dans la salle de concert et a regardé autour d'elle". Voilà commence le long récit du New York Times qui a rencontré la petite sœur de l'attaquant fétiche des Bleus. Maud Griezmann était présente au Bataclan lorsque trois terroristes ont fait irruption dans la salle parisienne. Elle raconte. 

Son portable coupé, les premières détonations. Malgré le match amical que son frère est en train de disputer ce soir-là contre l'Allemagne au Stade de France, Maud Griezmann décide de couper son portable pour mieux profiter du concert des Eagles of Death Metal. Elle ne pourra donc pas suivre le score de la rencontre mais surtout elle ne verra pas les nombreuses alertes signalant des explosions aux Stade de France. Et puis les premières détonations se font entendre à l'intérieur de la salle de concert. "Au début, je pensais que c'était une blague", se souvient-elle. "On pensait que que ça faisait partie du concert. Et puis on a entendu les cris". 

"Si tu bougeais, tu étais mort". Avec son petit ami, elle se retrouve poussée dans un coin de la salle alors que les trois terroristes ont fait irruption. Comme beaucoup, ils plongent par terre afin d'éviter une balle. Une femme tombe entre eux deux. "Si tu bougeais, tu étais mort", raconte encore Maud Griezmann. "Une personne à côté de moi a bougé, et ils lui ont tiré dessus. Ils lui ont juste tiré dessus et je l'ai entendu s'effondrer". Pendant 90 minutes, le couple séparé par cette femme va se serrer la main. "C'était la seule façon de dire à l'autre qu'on était toujours vivant", explique Maud Griezmann. Une communication en forme de messages codés qui va durer 90 minutes. 

Pour courir plus vite, la jeune femme, âgée de 28 ans, enlève ses chaussures et lorsque la police arrive enfin, elle se rue à l'extérieur. Et attend avec les autres survivants, avant d'appeler sa mère pour lui dire : "Je suis sortie, je suis sortie!"

La demi-finale contre l'Allemagne ? Un "match important", "mais rien de plus". Celle qui est aujourd’hui chargée de communication pour son frère porte un regard forcément très différent sur la demi-finale jeudi contre l'Allemagne. "C'est un match important pour Antoine, pour l'équipe, pour les fans. Mais ce n'est rien de plus", estime-t-elle. "Quand je pense à ce qu'il s'est passé, je ne pense pas au football. J'essaie de ne pas y penser du tout". Une seule fois, elle a raconté ce qu'elle a vécu à son frère. C'était une semaine après les attentats, à Madrid là où Antoine Griezmann joue. Après cela, tous les deux ont décidé qu'il fallait avancer.