Outre ces deux chanteuses et ce rappeur, la "contre-tribune" a notamment été paraphée par la comédienne Corinne Masiero et l'humoriste Guillaume Meurice, selon le collectif Cerveaux non disponibles, qui l'a lancée vendredi.
Ce texte répond à une tribune du camp pro-Depardieu appelant à "ne pas effacer" l'ex-icône du cinéma français, parue le jour de Noël dans le Figaro, ainsi qu'aux propos d'Emmanuel Macron, qui a dénoncé le 20 décembre une "chasse à l'homme" contre l'acteur de 75 ans, mis en examen pour viols depuis 2020 à la suite d'une plainte d'une comédienne d'une vingtaine d'années, Charlotte Arnould.
Visé par trois plaintes
"Cette tribune et la défense de Macron sont autant de crachats à la figure des victimes de Gérard Depardieu, mais aussi de toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles", estiment les signataires de la "contre-tribune". "C'est l'illustration sinistre et parfaite du monde d'avant qui refuse que les choses changent", appuient-ils.
Tombé de son piédestal après la diffusion début décembre d'images où il multiplie les propos misogynes, Gérard Depardieu, visé au total par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu'il réfute, divise le monde du cinéma et au-delà.
Le malaise est amplifié par le fait que plusieurs des quelque 60 personnalités qui avaient signé la tribune de soutien ont depuis pris leurs distances, dont Carole Bouquet, Nadine Trintignant et Gérard Darmon.
Des retournements de situation
Un comédien quasi inconnu, Yannis Ezziadi, éditorialiste au magazine ultraconservateur Causeur et proche de Julie Depardieu, la fille de l'acteur, en est à l'initiative. Il a été décrit dans une enquête du Monde comme "proche des sphères identitaires et réactionnaires".
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Samedi, l'acteur Charles Berling a dit à son tour sur Instagram ne finalement pas souscrire "à l'ensemble de cette tribune" et combattre "au quotidien les idées d'extrême droite portées par son auteur".
"Je regrette d'être associée à l'initiateur de cette tribune dont j'ignorais l'engagement politique", a aussi écrit la réalisatrice Josée Dayan dans un communiqué, tout en précisant ne pas retirer sa signature car elle "reste attachée à la présomption d'innocence".