Des éleveurs laitiers se sont rassemblés devant plusieurs sites Lactalis dans l'Ouest à l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs, dénonçant le prix du lait fixé par le groupe industriel laitier basé en Mayenne, qu'ils jugent trop bas et contraire à la loi. Les agriculteurs se sont rassemblés sur "cinq sites différents" en Mayenne où le groupe a son siège, assure Samuel Gouel, président de la section lait du syndicat agricole FDSEA 53, dans une vidéo postée sur X (ex-Twitter).
[#Syndical] Explications du pourquoi de la mobilisation @fdsea53@JEUNESAGRI53. Pour Samuel Gouel, président de la section lait, @groupe_lactalis doit revoir sa copie ! pic.twitter.com/CX4LHOE8NB
— FDSEA53 (@fdsea53) January 18, 2024
"On est là pour dénoncer cette attitude irresponsable du groupe sur une décision unilatérale d'un prix payé au producteur de 405 euros" pour 1000 litres, indique-t-il. Selon lui, ce prix "ne tient pas compte du tout de la loi Egalim" qui prévoit "de la négociation et de l'intégration des coûts de production du lait sorti de nos fermes".
Des tracteurs rassemblés devant le site de Lactalis à Bouvron
Vingt-cinq tracteurs étaient rassemblés devant le site de Lactalis à Bouvron, en Loire-Atlantique, selon un photographe de l'AFP. Aurélie Michel, agricultrice mobilisée, réagit au micro d'Europe 1. "Si on veut des jeunes qui s'installent demain, et des cédants qui puissent partir à la retraite et vendre leur exploitation, il faudra qu'on soit rémunérés au coût de nos productions", souligne-t-elle, expliquant que "Lactalis rachetait le litre de lait 0,40 euro", alors qu'il coûte "entre 0,45 et 0,50 euro" à produire.
Selon la productrice laitière, le groupe industriel justifie ce prix par la pression de la grande distribution qui "ne souhaite pas passer de hausses. Mais ça, nous, ce n'est pas notre problème en fait", se désole Aurélie Michel. "Il faut qu'ils s'arrangent entre eux, ce n'est pas à nous de rogner sur nos marges."
Le prix du lait "loin des besoins des éleveurs"
Selon la police, moins de dix personnes étaient présentes devant le siège de Lactalis à Laval, ou encore à Craon en Mayenne. Un rassemblement prévu dans l'Orne a été annulé à cause de la météo. La loi Egalim de 2018 prévoit que le prix du lait payé par les entreprises tiennent compte des coûts de production des éleveurs.
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Actuellement, le prix du lait "est loin des besoins des éleveurs au regard de l'évolution des coûts de production et des investissements nécessaires pour maintenir leur activité et attirer des jeunes", selon un communiqué récent de la section laitière de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Ouest (FRSEAO). "C'est toujours le rapport de force qui fait référence dans la négociation du prix du lait (...) face à un industriel international omnipotent", dénonce-t-elle.
Lactalis indiquait en janvier vouloir "la poursuite des discussions, dans le cadre légal et les dispositions prévues par les lois Egalim que l'entreprise a toujours respectés". "L'enjeu pour Lactalis France est de trouver un juste équilibre sur le prix du lait afin de maintenir, demain, des prix accessibles pour les consommateurs", selon un communiqué.