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Eve Roger , modifié à
Dans plus d'un féminicide sur deux recensé en 2018, au moins l'un des deux protagonistes était sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiant. Marie, qui a vécu avec un homme dépendant, raconte son calvaire à Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Six addictologues lancent lundi un cri d'alarme via une lettre ouverte à Agnès Buyzn, la ministre de la Santé, et Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes. Ils demandent que l'alcool soit pris en compte dans le Grenelle des violences conjugales, qui se tient jusqu’au 25 novembre, sujet qui pour l'instant n'en fait pas partie. Selon ces experts, dans 55% des cas de féminicides en 2018, au moins l'une des deux personnes, auteur ou victime, était sous l'emprise d'une substance, qu’il s’agisse d’alcool ou de stupéfiants. Marie, qui a vécu avec un homme dépendant, raconte son calvaire à Europe 1.

"Dans l’alcool, sa violence était décuplée, il ne me reconnaissait plus, alors que sobre, c’était quelqu’un d’adorable, de vraiment formidable", rapporte auprès d’Europe 1 Marie, ex-victime de violences conjugales avec un homme sous l'emprise de l'alcool.

"Il m’est arrivée de sauter par la fenêtre"

"Au début, l’alcool était un alcool festif. Même moi, je buvais avec lui, et puis c’est devenu un alcool violent", raconte cette femme. "Il me faisait des trous dans la maison, il cassait tout, j’avais la police chez moi tous les deux jours. Il m’est arrivée de sauter par la fenêtre pour me mettre à l’abri", poursuit-elle. "Je courais pour qu’il ne puisse pas me rattraper en me disant : s’il me rattrape, il va me tuer."