Des étudiants épanouis, avec parfois des étoiles dans les yeux quand ils parlent de leur futur métirs. Ils sont plus d'un millier, à Bobigny, dans ce centre de formation encore flambant neuf, né il y a 5 ans. On les forme aux métiers de boulanger, d'électricien, ou encore de photographe. Mais ce CFA, qui peut accueillir 3.000 personnes, ne fait pas le plein, ce qui énerve prodigieusement son président, Patrick Toulmet. "J'ai 1.400 places de libres. Est-ce que vous croyez que c'est normal ? Est-ce que vous croyez que je ne pourrais pas prendre 1.000 chômeurs, qu'on pourrait former dans différents métiers ? Il y en a 18 ici", clame-t-il.
80% trouvent un emploi. Mais certains métiers souffrent d'une mauvaise image. Par ailleurs, certaines entreprises ne veulent plus prendre d'apprentis, à cause d'une politique gouvernementale trop peu lisible. Pourtant, le système a fait ses preuves : ces jeunes trouvent un travail dans 80% des cas, car ils sont la moitié du temps en entreprise, comme l'explique Ryan, 17 ans, qui a choisi la mécanique. "L'idée d'avoir un patron et d'alterner chaque semaine, c'est bien. On apprend les révisions, les embrayages… un peu de tout", détaille-t-il.
S'adapter au marché. Certaines filières font le plein, comme la coiffure ou encore la pâtisserie et la boulangerie. Les émissions de la télévision y sont pour beaucoup, car elles font rêver. "J'ai l'idée de partir à l'étranger, notamment dans des pays anglophones, et également d'essayer de faire le tour de plusieurs maisons connues en pâtisserie, aussi bien en France qu'à l'étranger", explique ainsi Nicolas, 18 ans. Et ce CFA fait du sur-mesure pour s'adapter au marché. Il propose ainsi une formation d'agent de sécurité. Ce n'est pas de l'artisanat, mais la filière a le mérite de recruter.