Le navire humanitaire Aquarius a mis le cap sur Marseille pour une escale technique qu'il doit faire dans les prochains jours, l'ONG SOS Méditerranée qui l'affrète affirmant avoir essuyé un refus de Malte et ne pas pouvoir débarquer en Italie.
En Italie, un climat "pas du tout favorable". L'Aquarius, qui doit faire ce type d'escale toutes les trois semaines pour se ravitailler et renouveler ses équipes, le fait d'habitude à Catane en Sicile. Mais l'association, fondée il y a deux ans dans la cité phocéenne et dédiée au secours des migrants en mer, considère que "le climat (n'est) pas du tout favorable aux ONG" en Italie, a déclaré son directeur des opérations Frédéric Penard, lors d'une conférence de presse. "Cette fois-ci, nous avons choisi de ne pas nous diriger vers la Sicile", pour ne pas "cristalliser l'attention" sur cette escale et risquer qu'elle devienne un sujet de politique intérieure en Italie, a-t-il poursuivi.
Malte refuse l'escale. L'escale doit être faite le plus près possible de la zone de sauvetage au large de la Libye pour ne pas perdre trop de temps de sauvetage. L'ONG explique s'être ensuite adressée à Malte. Mais "Malte nous a refusé l'accès à ses eaux territoriales", a indiqué Frédéric Penard, sans que le pays justifie cette décision.
Aller à Marseille, cinq jours de voyage en plus. L'ONG a ensuite étudié l'hypothèse de faire escale dans plusieurs ports de Méditerranée, et a finalement décidé "que le plus simple était de faire escale à Marseille d'ici quelques jours". "Ce n'est pas du tout un bonne nouvelle d'aller aussi loin pour une simple escale technique, ça représente cinq jours de voyage supplémentaires", a déploré Frédéric Penard, dénonçant un "gaspillage d'énergie. "Il n'y a aucune raison de refuser une escale à un bateau", et cet arrêt à Marseille est purement "technique, ce n'est pas du tout une escale politique", a tenu à préciser la directrice de l'ONG, Sophie Beau.