Père Hamel 2:03
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Romane Hocquet, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Au lendemain de l'attentat dans la basilique Notre-Dame de Nice, la sœur du père Hamel ne peut s'empêcher de voir des similitudes entre ce drame et l'assassinat de son frère, en juillet 2016. "On souffre avec les personnes qui ont subi récemment ces attentats", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Nice de nouveau frappée par le terrorisme. Jeudi matin, vers 9h, un homme a attaqué plusieurs personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice. Trois personnes sont mortes dans cette "attaque terroriste islamiste", selon les mots d'Emmanuel Macron, dont le sacristain de la basilique. Un acte qui fait forcément écho à l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray : le 26 juillet 2016, le père Hamel, prêtre auxiliaire de 85 ans, venait d'achever sa messe matinale dans son église située en banlieue de Rouen, quand il avait été tué de deux coups de couteaux à la gorge. Les assassins, tous deux fichés S, se réclamaient de l'organisation État islamique.

"On souffre avec les personnes qui ont subi récemment ces attentats"

Alors quand la sœur du père Hamel, Roseline Hamel, a appris la nouvelle de l'attaque dans la basilique Notre-Dame de Nice, cela a "très violemment ravivé sa douleur, sa peine qui n'a cessé d'être depuis quatre ans, cette injustice arrivée un beau jour ensoleillé du mois de juillet", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1. "On souffre avec les personnes qui ont subi récemment ces attentats."

"Il faut absolument se redresser sans colère, ni haine, mais en agissant intelligemment"

Sur un ton presque résigné, elle "décrit un sentiment de retour en arrière" : "quand est-ce que ça va s'arrêter ? Est-ce que ça va s'arrêter un jour ? On n'a pas avancé ça c'est certain. Je ne doute pas que des choses sont mis en place, mais ça se met en place avec un temps de retard à chaque fois et c'est là où le bât blesse." 

"Il faut absolument se redresser avec vigueur, sans colère, ni haine, mais en agissant intelligemment", avance-t-elle. 

"On pense toujours que l'inévitable peut arriver"

Mais cela n'empêche pas la peur d'être quotidiennement aux côtés de Roseline Hamel. "Sur le chemin de l'église, on pense toujours que l'inévitable peut arriver. Le terrorisme est comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, que ce soit moi, ma famille, ou d'autres gens qui se rendent à l'église." 

Ces attentats "sont perpétrés pour nous faire comprendre que notre religion est méprisée".