"Vous êtes un imposteur, et un assassin". Cette phrase du député Insoumis Aurélien Saintoul adressée au ministre du Travail Olivier Dussopt, aura provoqué l'indignation générale sur les bancs de l'Assemblée nationale. Un débordement à l'image des débats pendant 15 jours au palais Bourbon, houleux et parfois insultants.
"Poursuite du mouvement syndical"
Une sorte de "bondérisation" de l'Assemblée nationale comme le revendique La France insoumise, qui ne plaît pas aux représentants de l'intersyndicale. "Le spectacle qui est donné à l'Assemblée nationale est indigne, honteux", assure au micro d'Europe 1, Laurent Berger.
Et il prévient : "La grève du 7 mars ne sera pas une prolongation du bordel qui s'est passé à l'Assemblée nationale, dans les rues. Le 7 mars, c'est la poursuite du mouvement syndical orchestré depuis la première manifestation, le 19 janvier dernier." En ligne de mire des représentants syndicaux : les élus de la France insoumise.
Marine Le Pen en profite
"Il fallait aller à l'article 7" de la réforme des retraites, souligne l'élu de la CFDT. "Il y a des millions de citoyens, de travailleurs qui manifestent plusieurs jours durant contre le report de l'âge, principalement à 64 ans. Et la représentation nationale ne débat pas de ce sujet là. Donc nous avons un double problème. Premièrement, c'est que le délai est trop contraint. Et deuxièmement, c'est le comportement de certains députés, notamment de la France insoumise, qui ont considéré que l'obstruction était plus bénéfique, contre l'avis des organisations syndicales, que d'aller jusqu'à l'article 7."
Et difficile de trouver du réconfort de l'autre côté de l'hémicycle, juge Laurent Berger. Selon un sondage de l'Ifop pour le JDD, publié ce dimanche, près de 46% des Français pensent que Marine le Pen incarne le mieux l'opposition à la réforme des retraites, devant Jean-Luc Mélenchon (43%). "Il y a un effet miroir" par rapport au comportement des députés Insoumis, poursuit-il. Et d'ajouter : en réalité, "elle s'est planquée. Elle n'a pas beaucoup de conviction, je crois, sur le sujet des retraites et pour autant elle en profite". "C'est bien là le problème", conclut Laurent Berger.