Depuis près d'une semaine, il a vu nombre de politiques dans les allées du Salon de l'agriculture. Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne et éleveur bio, a expliqué, vendredi sur Europe 1, ce qu'il attend du prochain président de la République.
"Désarroi profond des campagnes". Il a vu presque tous les politiques, mais pas Jean-Luc Mélenchon qui refuse de venir pour marquer son opposition à une agriculture productiviste, ni le ministre de l'Agriculture. "C'est assez symptomatique du mandat de Stéphane Le Foll", glisse Laurent Pinatel qui n'épilogue pas sur le sujet mais souhaite proposer un programme après avoir écouté ceux des candidats. "Il faut absolument qu'il y ait une prise de conscience du désarroi profond des campagnes. Il y a un an, c'était la colère et là il ne se passe rien. Les gens sont résignés, complètement abattus. Ils sont sont en train de considérer que la crise est la situation normale."
"Un contrat cadre". Laurent Pinatel souhaite que le prochain locataire de l'Elysée fasse une "grande loi sur le droit au revenu des paysans." L'idée n'est pas d'avoir un revenu minimum mais un "contrat cadre qui régisse les relations entre la transformation et les paysans, avec des indexations de prix sur les matières premières, la main d'oeuvre, l'énergie, qui permette de prendre en compte les coups de revient et de production dans le prix final quelle que soit la production." Une telle mesure aurait pour but de redonner du sens au métier, selon le porte-parole de la Confédération paysanne qui rappelle ce qu'il considère comme une base : "l'agriculteur est là pour nourrir et non pas produire pour un marché mondial. Il faut retrouver ce sens de la nourriture et de l'alimentation."