L'affaire du docteur Frédéric Péchier pourrait prendre une dimension effrayante. Ce médecin-anesthésiste de Besançon, déjà mis en examen pour sept empoisonnements, a été placé en garde à vue mardi matin dans les locaux de la police judiciaire de la ville pour être interrogé sur environ 35 cas supplémentaires, dont une douzaine seraient mortels. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir sciemment modifié les poches d'injection de confrères afin de créer des incidents opératoires, pour exercer ensuite ses talents de réanimateur.
De son côté, le suspect clame son innocence. Mais pour Maître Frédéric Berna, avocat de victimes de la première instruction et de la nouvelle enquête, "si ces suspicions se transforment en culpabilité, alors clairement, il sera question de parler de tueur en série." "Quand vous avez plus de sept morts sur les mains, vous êtes considéré au regard de la littérature criminologique comme un tueur en série", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"L'absence de preuves dans le dossier d'instruction"
Une accusation que rejette fermement l'avocat de la défense, Maître Randall Schwerdorffer. "Quand on voit l'absence d'épaisseur, l'absence de preuves dans le dossier d'instruction, oser qualifier le docteur Péchier de 'serial killer', c'est irresponsable", tonne le conseil, que le grand public a connu pour avoir défendu Jonathann Daval. Si docteur Frédéric Péchier "est innocent, je ne sais pas si vous vous rendez compte des dégâts occasionnés sur lui, sur sa femme, sur ses enfants. L'affubler d'un tel qualificatif, c'est totalement irresponsable", répète-t-il.
Et Maître Randall Schwerdorffer de rappeler que "le docteur Péchier a toujours dit la même chose : il n'a jamais été impliqué dans un acte criminel, dans un acte d'empoisonnement. Ça a été sa position depuis le départ, c'est toujours sa position à l'heure où je vous parle. Je suis profondément persuadé, comme ses avocats, que le docteur Péchier gardera cette même défense."