C'était traditionnellement l'épreuve qui ouvrait le bal, mais elle a perdu une partie de son enjeu avec la réforme du bac : plus de 530.000 lycéens passent mercredi matin la philo, déjà assurés pour nombre d'entre eux d'avoir leur diplôme. Devant ce lycée du 15e arrondissement de Paris, les lycéens avaient le sourire avant d'entrer dans l'établissement.
"Je suis très détendu, un peu trop je pense. Je ne suis pas du tout stressé. Avec le nouveau bac, on peut déjà voir nos notes en avance donc il faudrait que j'ai moins de quatre à l'épreuve de philo pour avoir en dessous de la mention bien ou alors, il faudrait que j'ai plus de 16 pour avoir une mention très bien", témoigne Benjamin, 17 ans.
"Je ne suis pas plus stressé que ça"
Les épreuves terminales de ce bac nouvelle formule - entré pour la première fois pleinement en œuvre cette année - ont démarré dès mars avec les spécialités. Ces deux matières majeures, choisies par chaque lycéen en Terminale, comptent à elles deux pour un tiers des résultats de l'examen.
Les notes de ces épreuves ont été annoncées en avril. Ce qui a incité les élèves à calculer leur moyenne et comprendre qu'ils n'auront pas forcément besoin de briller lors des dernières épreuves. Certains ont même déserté les salles de classe ces dernières semaines. "Étant donné que je sais que j'ai déjà eu mon bac grâce aux épreuves de spécialité, on y va juste pour assurer une bonne note, pour avoir une mention. Je ne suis pas plus stressé que ça", lance Esteban, assuré d'avoir au moins 13 de moyenne.
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"Je suis beaucoup moins allé en cours de philo, après les épreuves de spé mais je suis allé à tous les cours de spécialité et beaucoup moins sur les cours de tronc commun", poursuit-il.
La note du bac repose à 40% sur du contrôle continu et à 60% sur des épreuves dites terminales (le français écrit et oral, passé en classe de Première, les épreuves de spécialité, la philosophie et le grand oral, passés en Terminale). La philosophie, elle, ne compte que coefficient huit pour les candidats au bac général, et quatre pour les candidats au bac technologique (sur un total de 100).
Une fin d'année davantage dédiée à l'orientation qu'à l'examen
La fin d'année scolaire n'est plus du tout la même depuis la réforme du bac, puisqu'elle est davantage dédiée à l'orientation qu'à l'examen. Mais l'absentéisme des Terminales semble poser un problème au gouvernement. Une mission a même été confiée par le ministre à un ancien recteur sur le sujet.
En attendant ces conclusions, des membres du comité de suivi de la réforme du bac ont déjà suggéré quelques pistes. Par exemple, garder les notes des épreuves de spécialité de mars secrète jusqu'en début juillet, pour éviter cet effet calculette et faire en sorte que le grand oral, seule épreuve en juin avec la philosophie, porte sur le programme du dernier trimestre.