Le cardinal Philippe Barbarin a demandé "personnellement pardon" aux victimes de prêtres pédophiles lors de la messe chrismale traditionnellement organisée avant Pâques, qui s'est déroulée mercredi soir à Lyon selon des propos rapportés par la radio RCF et le site du diocèse.
Examen de conscience. Citant le pape François, l'archevêque, sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines pour sa gestion de cas de pédophilie dans son diocèse, s'est déclaré "dans l'obligation d'assumer tout le mal commis par quelques prêtres et de demander personnellement pardon pour les dommages qu'ils ont causés en abusant sexuellement des enfants, quand bien même je n'étais pas évêque au moment de ces faits abominables". "Chacun est amené à faire son examen de conscience face à cette tourmente et je remercie ceux qui m'aident à faire le mien", a ajouté le prélat.
Des agissements tenus secrets ? Le Primat des Gaules avait rencontré, plus tôt dans la journée, "prêtres, diacres, religieux et laïcs" du diocèse pour évoquer cette affaire qui a fait réagir jusqu'au Premier ministre Manuel Valls, celui-ci ayant demandé au cardinal, le 15 mars, de "prendre ses responsabilités". D'anciennes victimes d'un prêtre soupçonné d'avoir commis, il y a 25 ans, des actes de pédophilie sur de jeunes scouts lyonnais, reprochent au cardinal Barbarin de ne pas avoir dénoncé à la justice les agissements passés de ce religieux lorsqu'il en a pris connaissance.
Prescription. Plusieurs enquêtes judiciaires sont en cours sur les différents volets de cette affaire qui empoisonne la vie du diocèse de Lyon. La question de la prescription des faits commis par le prêtre, mis en examen le 27 janvier pour des agressions sexuelles sur mineur, pourrait être prochainement tranchée par le magistrat instructeur. Dite à Lyon dans la Primatiale Saint-Jean, la messe chrismale durant lequel l'évêque consacre le saint chrême et bénit les autres huiles saintes, se déroule traditionnellement le soir d'un jour considéré comme saint par le rite catholique latin, avant Pâques.