Depuis quelques années, de nombreux vignerons ont décidé de confectionner un vin nature. C'est-à-dire un vin de domaine conduit en agriculture biologique et qui se vinifie sans ajouter ni retirer quoi que ce soit. Résultat ? Le goût est souvent très acide. Une saveur que l'on retrouve ces derniers temps dans certains cidres qui empruntent les mêmes codes. Mais qu'est-ce que cela implique ? Et quel cidre choisir ? Ophélie Neiman nous explique tout dans l'émission de Laurent Mariotte, La Table des bons vivants.
Une histoire de pomme
"Tout d'abord, pour parvenir à une telle acidité dans le cidre, il faut bien choisir la pomme", explique Ophélie Neiman. "Pour cela, on choisit souvent de la Biscay, de la Noël des champs, de la Germaine ou de la René Martin. Des pommes que l'on ne connaît pas car elles ne se mangent pas. Elles sont beaucoup trop acides pour être dégustées seules." Mais s'il existe des pommes acidulées, "il y en a aussi des très amères qui vont donner leur structure au cidre avec des tanins, comme dans le vin."
Parmi elles, on retrouve la Fréquin Rouge, une pomme très amère qui tombe de son arbre alors qu'elle n'est pas mûre. Il faut donc la faire mûrir sous un abri pendant 15 jours pour pouvoir l'utiliser correctement. Des processus naturels que l'on retrouve dans certains cidres.
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Les cidres d'Ophélie Neiman
Sur cette base de goût acide propre au vin nature ainsi qu'une culture biologique, Ophélie Neiman nous conseille deux cidres. "On va commencer par la cuvée Casus Belli qui n'a pas de bulles. C'est un vin de pommes qui n'est pas du tout pétillant. Ici, personne n'en fait à part Antoine Marois. Il est vraiment précurseur. On peut dire qu'il fait un travail d'artisan et il finit sa conversion en bio. Il fait du cidre gastronomique."
Autre cidre sur lequel jeter son dévolu : la cuvée Renard. "C'est une cuvée très étonnante parce qu'elle est faite avec de la macération pelliculaire, de la macération de marc de pineau d'Aunis. Pour le coup, on est vraiment dans le vin et le cidre", explique Ophélie Neiman. "Il y a un vrai trait d'union. Vous allez voir au niveau aromatique, c'est beaucoup plus explosif et ça montre bien toute la créativité du monde du cidre aujourd'hui. On n'est plus dans cette espèce de cidre doucereux, vaguement fruité, gentil, qui s'approche du jus de pomme." De quoi se laisser surprendre par cette petite révolution.